Crowdfunding : pourquoi les start-up s'y mettent Attirer investisseurs et distributeurs

Les plus grands succès du crowdfunding perdurent au-delà de la campagne. Certains entrepreneurs utilisent les plateformes comme tremplin vers de nouveaux financements plus classiques ou vers une distribution à grande échelle en se faisant repérer par des investisseurs ou des distributeurs.

L'exemple le plus fameux est celui des bracelets TikTok, imaginés par le designer Scott Wilson et qui permettent de transformer l'iPod Nano d'Apple en montre. Plus de 13 500 backers ont pré-commandé les produits en un mois, investissant plus de 940 000 dollars... alors que l'objectif initial était de 15 000 dollars ! Devant le succès phénoménal rencontré par les bracelets, les grands distributeurs s'y sont intéressés. Les bracelets sont aujourd'hui vendus par Amazon ou encore Apple.

Pour Romain-Giurec Piotte, le choix du financement participatif s'est imposé comme une évidence. "Un emprunt bancaire peut être dangereux. Je ne voulais pas prendre de risques... Quant à contacter des investisseurs, j'ai vite compris que ce serait compliqué. Les distributeurs de jouets m'étaient pour la plupart inconnus, et le seul que j'ai approché, Gigamic, n'investit pas dans la production." Attirés par son succès sur la toile, ils se sont pourtant intéressés à son casse-tête. Romain-Guirec Piotte a fini par signer avec l'un d'entre eux, qui distribuera son cube dans 750 boutiques dès la rentrée.

Enchaîner crowdfunding et levée de fonds classique

Phone Halo et son Button TrackR ont eux aussi profité de leur popularité sur Indiegogo. Et devraient bientôt annoncer des partenariats : "Plusieurs sociétés sont intéressées pour intégrer le TrackR dans certains de leurs produits, comme des entreprises d'électronique ou des fabricants de bagages, par exemple", assure le COO Christian Smith. Même son de cloche du côté de David Scott, fondateur d'Amiigo : "La campagne nous a permis de nous mettre en relation avec nos consommateurs, mais aussi avec des personnes désireuses d'élaborer avec nous le produit, des fournisseurs, des investisseurs, et les chaînes de distribution. Nous allons bientôt signer des contrats."

En août 2012, la console de jeux Ouya a quant à elle recueilli plus de 8,5 millions de dollars, pulvérisant son objectif initial de 950 000 dollars. Les créateurs désiraient autant valider leur idée que la financer. C'est maintenant chose faite, et les investisseurs ne s'y sont pas trompés. Début mai, la société a levé 15 millions de dollars auprès de Kleiner Perkins et NVDA, notamment. Les premières consoles ont été livrées en mars aux backers de Kickstarter.