La FTC autorise Google à favoriser ses propres services

La FTC autorise Google à favoriser ses propres services Clôturant une enquête de près de deux ans, l'accord trouvé entre l'autorité américaine et Google autorise le moteur à favoriser ses services dans ses résultats de recherche.

Après vingt mois d'enquête sur d'éventuels abus de position dominante de Google, la Federal Trade Commission américaine a annoncé être arrivée à un accord avec la firme. Cette procédure avait été engagée à la suite de plaintes déposées par Microsoft, Yelp, Kayak ou encore Expedia, qui accusaient en particulier Google de favoriser ses propres services dans ses résultats de recherche.

La FTC estime aujourd'hui que Google a "sans doute développé des actions agressives pour prendre l'avantage sur ces concurrents" mais que celles-ci ne sont "pas de nature à violer la loi", dans la mesure où elles visent à améliorer l'expérience utilisateur et non uniquement à prendre le pas sur ses concurrents. Une réelle victoire pour Google, donc, qui obtient ainsi officiellement le droit de ne pas appliquer un principe de neutralité dans le classement des résultats de recherche et de conserver le secret sur ses algorithmes.

De son côté, le moteur s'engage à accorder à ses concurrents des conditions justes d'utilisation de certains brevets mobiles, ce que Microsoft et Apple avaient déjà dû faire avant lui. Il s'engage également à assurer la portabilité des données des annonceurs qui désirent sortir leurs publicités d'Adwords pour les placer sur les plateformes concurrentes, comme Bing. Une victoire très mineure pour la FTC lui permettant surtout de sauver la face, l'agence faisant en réalité chou blanc après près de deux ans d'investigations.

Ces maigres concessions n'auront d'ailleurs pas empêché les plaignants de dénoncer cet accord avant même qu'il ne soit officialisé. Ainsi, Microsoft réitère ses accusations et ajoute que Google propose un service volontairement dégradé de Youtube aux utilisateurs du Windows Phone pour les pousser vers les terminaux Android (lire l'article Microsoft dénonce le manque de coopération de Google sur mobile, du 03/01/2012). D'autre part, l'association FairSearch, soutenue financièrement par Microsoft, appelait il y a quelques jours la FTC à ne pas trancher avant d'avoir accès aux informations complémentaires demandées à Google par la Commission européenne, dans le cadre d'une enquête de même nature (lire l'article Google sur le point de trouver un accord avec la Commission européenne, du 20/12/2012).
Suite à l'annonce, la Commission européenne a indiqué à Reuters que l'accord entre Google et la FTC n'affecterait pas son propre processus décision. Le groupe américain doit encore adresser à Joaquin Almunia, commissaire européen à la concurrence, un document listant ses engagements. Si Google ne parvient pas à trouver un accord avec le régulateur européen, celui-ci pourrait lancer une procédure antitrust qui pourrait coûter jusqu'à 3 milliards d'euros d'amendes au géant du Web.