Feu vert pour de nouvelles extensions Internet

La réunion de l'Icann se termine sur un bilan mitigé. Le principe de la création de nouvelles extensions a été voté, mais les détails restent à décider. Surtout, les liens entre l'Icann et les Etats-Unis n'ont pas été abordés.

Après cinq jours de débats à Paris, la réunion de l'Icann -organisme international en charge des noms de domaines - n'aura finalement pas été à la hauteur des espoirs de beaucoup d'acteurs du secteur du nommage Internet. Des nouvelles extensions à l'IPv6, en passant par les rapports entre l'Icann et les Etats-Unis, des décisions étaient pourtant attendues sur des sujets importants (lire Les enjeux de la prochaine réunion de l'Icann, du 04/06/08).

Les principales avancées ont porté sur les extensions nouvelles. Le conseil d'administration de l'Icann réuni jeudi soir a voté à l'unanimité pour la création de nouvelles extensions, en alphabet latin mais aussi non latins. "C'est une décision formelle qui empêche tout retour en arrière", explique Loïc Damilaville, directeur général adjoint de l'Afnic, le gestionnaire du .fr.

Mais il ne s'agit que d'une décision de principe. Tous les détails du processus restent à définir avant l'arrivée réelle des nouvelles extensions. Sur quels critères seront-elles attribuées ? Et qui seront les gestionnaires ? La question se pose par exemple pour des extensions régionales comme .bzh pour la Bretagne, ou linguistiques telles que .arab (écrit d'ailleurs en alphabet arabe).

Pour décider de cette mise en place, l'Icann devra donc se réunir à nouveau. Sa prochaine réunion a lieu en novembre au Caire. Si le projet n'est pas finalisé alors, la réunion suivante se tiendra à la fin du premier trimestre 2009. L'organisme prévoit donc de permettre le dépôt de candidatures au cours du deuxième trimestre. En début de semaine, son président Paul Twomey avait déclaré dans une interview aux Echos que l'ouverture serait possible dès le premier trimestre. Il s'était avancé en évoquant une libéralisation totale des extensions (lire Nommage : les extensions personnelles pour l'année prochaine ?), du 24/06/08).

Au-delà de la question des nouvelles extensions et en-dehors d'une mesure destinée à limiter le cybersquatting, l'Icann n'a pas pris de décisions de grande ampleur. Le sujet délicat de ses liens avec les Etats-Unis n'a même pas donné lieu à un débat du conseil d'administration. "Cela signifie que le sujet n'a pas avancé ou qu'il n'y a pas de consensus", selon Loïc Damilaville.

Les Etats-Unis pourraient donc conserver encore longtemps leur tutelle sur l'Internet mondial. Car le contrat liant l'Icann au Département du commerce américain arrive à échéance en septembre 2009. Et la prochaine élection américaine ne devrait pas permettre d'accélérer les choses. "Le plus probable est que le contrat soit prolongé de trois ans. C'est ce qui s'est toujours passé jusqu'à présent", pense le directeur général adjoint de l'Afnic.