Google réduit à 9 mois la durée de conservation des données personnelles

Sous la pression des Cnil européennes, Google a divisé par deux la durée de stockage des informations permettant d'identifier les internautes. Le moteur évoque un "sacrifice" et refuse d'aller plus loin.

De 18 à 9 mois. Google divise par deux la durée de conservation d'une partie des données personnelles des utilisateurs de son moteur de recherche. Ce changement, annoncé lundi soir sur le blog de la société, s'applique dans le monde entier, a précisé Peter Fleicher, responsable mondial des questions de vies privées, lors d'une conférence de presse téléphonique. "Nous avons désormais un temps de conservation plus court que celui de nos concurrents", assure-t-il. En avril 2007, Google avait pour la première fois instauré une durée limite, de 18 mois.

Cette annonce pourrait pousser les concurrents du moteur à s'aligner. Aujourd'hui, Yahoo et Microsoft conservent ces données respectivement 13 et 18 mois. Mais Google garde toujours pendant un an et demi une partie des données. Le passage à 9 mois concerne les seules adresses IP, qui deviennent ensuite "anonymes", leurs deux derniers chiffres étant détruits. Mais la durée de vie des cookies d'identification sera toujours de 18 mois.

En revanche, Google va modifier plus profondément sa politique concernant un outil de recherche précis : les "suggestions" faites aux internautes qui tapent leur recherche. L'anonymisation concernera dans ce cas les adresses IP ainsi que les cookies.

Le moteur de recherche explique répondre à diverses pressions, notamment de la part des organismes européens de protection de la vie privée, dont la Cnil. Regroupés au sein du G29, ils avaient appelé au printemps à un raccourcissement à 6 mois de la durée de conservation des données personnelles (lire Les Cnil européennes limitent l'usage des données par les moteurs, du 08/04/08).

Google est-il prêt à accéder à cette demande et réduire encore les durées de conservation des données ? "Non, répond Peter Fleicher. Nous faisons le maximum de ce que nous pouvons faire en l'état actuel de la technologie. C'est un équilibre à trouver entre protection de la vie privée et utilité des données pour améliorer l'efficacité et la sécurité du moteur".

En matière de sécurité, le responsable de Google explique que des durées de conservation longues permettent d'identifier davantage de cas de fraudes au clic. "Déjà avec neuf mois de données, il est impossible de trouver certaines fraudes", regrette-il. Peut-être plus grave, la pertinence des résultats du moteur de recherche sera affectée. "On va perdre en amélioration de la pertinence des résultats futurs. C'est un sacrifice", assure Peter Fleicher. Des arguments qui sauront éviter à Google une nouvelle réduction de la durée de conservation des informations personnelles ?