Kelkoo n'est plus à vendre

Yahoo ne cherche plus de repreneur pour Kelkoo et veut au contraire investir pour améliorer sa technologie. Le portail a refusé de vendre son service le tiers du montant qu'il a déboursé pour l'acheter en 2004.

Yahoo n'a pas dit son dernier mot sur Kelkoo. Après avoir passé plusieurs mois à étudier les différentes solutions d'évolution pour le comparateur de prix, Yahoo a finalement décidé de le conserver dans son giron. L'hypothèse de la cession du shopbot, avait commencé à enfler après que le patron de Yahoo Europe, Toby Coppel, ait affirmé à l'automne 2007 n'être pas satisfait des résultats de Kelkoo.


Depuis, Yahoo s'est employé à redonner plus d'autonomie à Kelkoo. Les effectifs du shopbot, auparavant intégrés à tous les étages de l'organisation de Yahoo, ont été rassemblés en un seul endroit pour favoriser leur réactivité. La direction de Yahoo a également doté son comparateur d'une direction propre en décembre 2007, en la personne de Christopher Caussin (lire son interview, "Ce qui va changer chez Kelkoo en 2008", du 18/12/07).


Le groupe estime aujourd'hui récolter les fruits de cette réorganisation. "Nos premiers résultats sont encourageants", se félicite le directeur général de Kelkoo, Christopher Caussin. "La bataille n'est pas gagnée mais certains signaux favorables nous laissent penser que Kelkoo reprend durablement le chemin de la croissance." Au cours du premier trimestre 2008, le shopbot a notamment gagné 150 sites marchands, portant son portefeuille de partenaires à 750 sites. Le nombre de produits référencés progresse également à 6,5 millions de références, contre 5,5 millions à la fin de l'année 2007.


Kelkoo se réjouit surtout d'être repassé d'une courte tête devant ses concurrents les plus sérieux, LeGuide et Ciao. En février, la filiale de Yahoo accumule 3,9 millions de visiteurs uniques (-0,2 % par rapport à janvier), contre respectivement 3,8 et 3,6 millions pour LeGuide (-1,5 %) et Ciao (-10,3 %) selon Nielsen//NetRatings. Kelkoo s'enorgueillit également de cumuler 26 pages vues par visiteurs, soit trois fois plus que ses deux rivaux.


Selon le géant violet, ce bon redémarrage suffit pour décider de garder son comparateur. Cette annonce arrive une quinzaine de jours après la révélation par Les Echos, du mandat confié à la banque Jeffries pour trouver un acquéreur à Kelkoo. Si plusieurs acteurs se sont montrés intéressés, comme PriceMinister (lire l'interview de son PDG, "Si Kelkoo est en vente nous regarderons le dossier", du 21/11/07), aucun n'aurait donné suite. Selon des estimations du marché avancées par le quotidien économique, Yahoo n'aurait pu tirer que 120 à 140 millions d'euros de la vente de Kelkoo, soit moins du tiers de la somme déboursée pour l'acquérir en 2004. Sans doute trop peu.


Malgré cette confiance renouvelée envers Kelkoo, Yahoo refuse toujours de confirmer ou non l'existence du mandat confié à la banque Jeffries. "Toutes les solutions ont été envisagées pour préparer le meilleur avenir pour Kelkoo", se contente-t-on d'indiquer au siège français de Yahoo. Le groupe ne souhaite pas non plus commenter l'influence de l'OPA de Microsoft dans sa décision de conserver cette entitée.


Fort de ses résultats encourageants, Kelkoo souhaite désormais investir fortement pour améliorer l'efficacité de son service. "En interne, nous ne sommes pas très satisfaits de notre technologie", reconnaît Christopher Caussin. Le comparateur prépare donc une nouvelle version de son moteur de recherche. Objectif : fournir des résultats de recherche plus pertinents, ainsi que des suggestions de recherche. Son déploiement est prévu pour la fin de l'année.