iOS8 : Apple lance sa grande offensive dans la santé connectée

iOS8 : Apple lance sa grande offensive dans la santé connectée Quelques jours après le lancement du Simband par Samsung, son concurrent contre-attaque avec une plateforme baptisée "Heakthkit".

Les rumeurs bruissaient depuis plusieurs mois déjà : Apple pourrait lancer une application dédiée à la santé intégrée par défaut à iOS8 (lire : "Apple prêt à frapper un grand coup sur le secteur de la santé connectée", du 29/04/14). Hypothèse confirmée par le groupe, hier, à l'occasion de la keynote de la Worldwide Developers Conference. Une plateforme baptisée "Healthkit" regroupera toutes les données concernant la santé des utilisateurs : taille, poids, mais aussi nombre de pas effectués dans la journée, rythme cardiaque, pression sanguine... Des informations recueillies par de multiples applications de santé, mais aussi, de plus en plus, par des objets connectés... Et pourquoi pas par l'iWatch, dont la sortie pourrait être annoncée avant la fin de l'année ? Apple ne se limitera cependant pas aux données recueillies par ses propres produits : elle prendra en compte les appareils tiers et espère par ailleurs inciter les développeurs à rendre tous les nouveaux objets connectés de l'e-santé compatibles avec sa plateforme, afin de créer une gigantesque base de données. Apple travaillera par exemple en collaboration avec Nike, qui propose des bracelets connectés. Les utilisateurs pourront accéder à leur informations via une application pré-intégrée à iOS8, "Health". La mise à jour est prévue pour l'automne. D'ici là, les développeurs travailleront sur des applications compatibles à Healthkit.

Partenariats avec les établissements de santé

Le projet d'Apple va bien au-delà de la simple consultation par les utilisateurs de leurs propres données. La société a aussi signé des partenariats avec de nombreux établissements de santé publics et privés américains. Ces professionnels utiliseront Healthkit pour travailler à partir des données stockées dans la base. Une manière de généraliser l'utilisation de la plateforme Apple, plutôt que celles de ses concurrents... A terme, des alertes pourront être mises en place en cas de relevé de données anormales, pour prévenir les professionnels de santé.

Un marché sur lequel plusieurs start-up se sont déjà lancées, en ciblant avant tout les patients atteints de maladies chroniques. RxApps, par exemple, permet aux professionnels d'adapter les traitements de leurs patients grâce à des SMS personnalisés et des applications Web (lire : "Santé : 10 start-up qui vont révolutionner le secteur", du 17/02/14). Mais Apple vise plus large en tablant sur le bien-être et en ciblant l'ensemble de ses utilisateurs. Selon une étude de Xerfi-Precepta, le marché mondial de l'e-santé, qui a pesé 2,4 milliards d'euros en 2012, devrait progresser de 4% à 7% en moyenne par an, à l'horizon 2017. Et selon Gartner, le nombre d'objets connectés (hors PC, tablettes et Smartphones) atteindra les 26 milliards dans le monde en 2020, contre 0,9 milliard en 2009. Ils génèreront un revenu de 300 milliards de dollars. En combinant ces deux segments, Apple espère se positionner sur un marché extrêmement juteux.

"Les meilleurs produits depuis 25 ans"

Malgré le lancement d'Healthkit, les annonces d'Apple lors de la WWDC ont quelque peu déçu observateurs et investisseurs. Pas un seul mot sur la fameuse iWatch, pour laquelle le géant a embauché des experts du secteur de la santé. Elle pourrait être capable d'effectuer un bilan sanguin basique, avec taux de glucose et état des reins, par exemple (lire : "L'iWatch va être incroyable : Apple embauche des experts en contrôles sanguins", du 23/01/14). Peut-être l'annonce aura-t-elle lieu en septembre, en même temps que celle du lancement du prochain iPhone. L'application Healthkit ne signe en tout cas que les prémisses de la grande offensive d'Apple sur le secteur de la santé. En mai dernier, Eddy Cue, responsable d'iTunes et iCloud, a assuré pendant la Code Conference que les produits qui seront dévoilés cette année par Apple sont "les meilleurs qu'il a vus en 25 ans". Alors que la marque s'essouffle et que ses nouveaux produits peinent à convaincre ceux qui attendent l'arrivée d'une nouvelle gamme révolutionnaire, cette étape pourrait marquer un renouveau pour Apple.

Samsung sur les talons

Le géant n'est pourtant pas le seul à avoir senti le bon filon. Samsung lui a grillé la priorité en annonçant, le 28 mai, que l'e-santé serait désormais au cœur de sa stratégie mobile. Les capteurs biométriques du Galaxy S4 et l'application "S Health" dévoilés en mars l'avaient déjà laissé présager. Outre le Simband, le bracelet connecté dédié à la santé, capable de mesurer la tension et le rythme cardiaque et de stocker les données dans le cloud, Samsung a annoncé le lancement d'une plateforme ouverte destinée aux développeurs et a lancé un concours "Digital health challenge". La promesse : investir 50 millions de dollars dans des sociétés aux projets innovants et compatibles avec la plateforme, qui sera disponible dans quelques mois.