Co-création d'internautes : succès ou échec ? Qualité et confidentialité, les limites du modèle ?

Ces changements de positionnement traduisent-ils un échec de la co-création ? De fait, demander aux internautes de créer les publicités des marques pose plusieurs types de problèmes, reconnaissent les professionnels du secteur.


Le premier relève de la qualité des créations.  Seule une minorité d'internautes ont les capacités pour non seulement concevoir mais aussi fabriquer un contenu qui puisse être diffusé tel quel. Une qualité moyenne qui oblige les plates-formes de co-création à corriger et améliorer les productions, pour ne pas décevoir les annonceurs.


les deux fondateurs de creads, ronan pelloux et julien mechin.
Les deux fondateurs de Creads, Ronan Pelloux et Julien Mechin. © S. de P. Creads

La création confiée aux internautes fonctionne donc surtout pour les produits les plus simples. C'est le cas des logos, des noms de produits ou encore des affiches, qui ne demandent pas de compétences techniques inaccessibles.


Sur ce créneau se sont lancées Crowdspring aux Etats-Unis et Creads en France.  La société parisienne née en 2008 revendique une communauté de 35 000 créatifs, dont 85 % francophones et 75 % Français. Parmi eux se trouve une majorité de graphistes professionnels ou semi-professionnels. "Pour éviter des problèmes de qualité des produits, nous sommes partis sur des créations simples, comme les noms ou les logos", explique Julien Mechin, co-fondateur de Creads.


Dernière limite du modèle de co-création sur Internet, la confidentialité. Car tout "brief" soumis par une entreprise à une communauté d'internautes dévoile un projet, un nouveau produit, et peut donner des indications sur une stratégie. Des informations importantes que les sociétés - surtout les plus grandes - hésitent à communiquer à la concurrence.