Faut-il créer sa start-up en France ou aux Etats-Unis ? Pays de communauté contre pays de réseau

"Dans la Silicon Valley, tout le monde est très accessible"

La Silicon Valley, où se concentrent tous les acteurs majeurs de l'Internet, semble offrir plus de possibilités de networking. Pour Carlos Diaz, l'entraide y est naturelle : "lorsque je rencontre quelqu'un, il me demande de lui-même de quelle manière il peut m'aider". Pour ce dernier, "la France est un pays de réseau alors que les USA sont un pays de communauté" et donc par définition plus ouvert que certains réseaux parisiens. Le co-fondateur de Deezer confirme que "les gens sont plus facilement accessibles, que ce soit dans les start-up ou dans les grandes entreprises".  En contre partie, les entretiens sont souvent plus directs et il est souvent nécessaire de venir avec une demande très précise : "il n'y a pas ce côté méditerranéen où vous devez créer et entretenir une relation dans la durée" explique-t-il.


"Pas d'éco-système entre les grands groupes et les start-up en France"

Le patron de Plizy déplore cependant l'absence d'un éco-système français entre grands groupes et start-up. "En France, il est presque honteux pour une grande société de travailler avec une start-up alors qu'aux US, une grande entreprise se doit de rester à la pointe de l'innovation et ainsi n'hésite pas à faire confiance à une petite structure pour garder son avance technologique sur ses concurrents". Les start-up y ont donc moins de difficulté à trouver des relais de croissance au travers des grosses entreprises, et donc à atteindre rapidement une taille critique.


jean-baptiste rudelle, fondateur de k-mobile et de criteo, installé aux
Jean-Baptiste Rudelle, fondateur de K-Mobile et de Criteo, installé aux Etats-Unis. © S. de P. Criteo

USA : "plus d'investisseurs mais pas forcément des meilleures conditions de financement"

Alors qu'en France l'amorçage rime souvent avec aides publiques, aux Etats-Unis ce sont les acteurs du capital risque et les business angels qui s'en chargent. Ce qui explique, selon le dirigeant de Kwarter, que leur nombre soit beaucoup plus élevés outre-Atlantique. Pour Jonathan Benassaya, la capacité à lever des fonds privés y est assez similaire à la France puisque même s'il y a plus d'argent aux USA, "il y a aussi plus d'entrepreneur et plus de projets, ce qui revient globalement au même". Pour ce dernier,  les sommes levées ne seraient d'ailleurs pas si importante si l'on tient compte notamment du cout élevé du travail : "j'ai calculé qu'en fait 1 euro égale 2,50 dollars dans la réalité du marché". Les conditions de financement ne sont pas forcément plus avantageuses aux US. Jean-Baptiste Rudelle explique d'ailleurs avoir vu certains cas où la valorisation d'une société était plus intéressante en France qu'aux Etats-Unis.