Faut-il créer sa start-up en France ou aux Etats-Unis ? Recruter coûte plus cher aux Etats-Unis

jonathan  benassaya, fondateur de deezer en france et de plizy aux etats-unis.
Jonathan  Benassaya, fondateur de Deezer en France et de Plizy aux Etats-Unis. © S. de P. Plizy

"Recruter un ingénieur aux USA coûte cher"

Alors que, d'une manière générale, le coût du travail est plus cher aux Etats-Unis, qu'en est-il vraiment dans le secteur Internet ? En fait, l'écart se creuse encore plus, surtout lorsque l'on cherche à recruter des profils techniques, qui coûtent" entre 20 et 25% plus cher qu'en France" selon le patron de Criteo. Pour le co-fondateur de Deezer "à moins de 150 000 dollars par an, il est difficile de recruter". Pour pallier cette difficulté, ces deux patrons ont ainsi préféré installer leurs centres techniques en France.


"Ne pas sous-estimer les ingénieurs français"

Les ingénieurs français n'ont justement rien à envier à leurs homologues américains. Pour Carlos Diaz, ils seraient même parfois meilleurs sur le plan technique, auraient une capacité de travail plus importante et se montreraient plus fidèles à une entreprise que les ingénieurs américains qui croulent bien souvent sous les demandes. Jean-Baptiste Rudelle met lui en avant la qualité des écoles d'ingénieurs française. Pour Jonathan Benassaya, ce qui change c'est la relation au travail : "aux Etats-Unis, le management est très orienté sur la performance de l'individu, qui va ainsi constamment chercher à s'améliorer". Enfin, il faut noter la différence de statut entre les ingénieurs français et leurs homologues américains qui "sont des véritables rock-stars aux US  et sont souvent bien mieux considéré qu'en France, alors que pourtant ce sont eux qui conçoivent tout" s'étonne le co-fondateur de Deezer qui constate un manque de valorisation du travail des ingénieurs web en France.


"Une start-up française aura du mal à recruter aux Etats-Unis"

Un américain préférera toujours travailler pour une société américaine. C'est ce qu'a appris le patron de Criteo en implantant sa société dans la Silicon Valley en 2010. "C'est pour cela que je me suis installé aux Etats-Unis, que nous avons fait entrer un investisseur américain au capital avec un petit ticket et que nous avons recruté un ancien vice-président de Yahoo (Greg Coleman, ndlr)". Cette "américanisation" a ainsi permis à Criteo de devenir plus attractif vis-à-vis des jeunes diplômés américains.