L'assurance bascule peu à peu vers Internet Les stratégies Web des assureurs

isabelle blaevoet (vauban humanis)
Isabelle Blaevoet (Vauban Humanis) © JDN / Flore Fauconnier

Chez Maaf, Hervé Leduc note que "en 2007, 0,3 % des nouvelles affaires étaient apportées par le Web : c'était marginal. En 2008, 1 %. En 2009, ce sera 3 % : cela devient significatif." Un son de cloche partagé avec les autres assureurs et mutuelles clic and mortar, les pure players Inéas et IdMacif évoquant évidemment 100 % d'affaires venues du Web. Le volume des affaires apportées par Internet devenant non négligeable, les acteurs affinent leurs stratégies dédiées à ce nouveau canal de vente.

Pour IdMacif, une stratégie full Web doit s'appuyer sur des produits matures. Raison pour laquelle la filiale 100 % en ligne de la Macif s'en tient pour l'instant à l'automobile et au crédit. "Les autres produits, comme l'habitation, sont plus complexes, tandis que dans l'automobile tout est complètement réglementé, explique Yannick Schmitz. Donc pour l'instant, nous testons et validons l'automobile et regardons les autres produits éligibles." Des dires de l'assureur, le modèle semble tenir ses promesses.

L'un des éléments clés pour la réussite d'Internet comme nouveau canal de vente réside bien sûr dans sa bonne articulation avec les réseaux d'agents. Chez MMA, le réseau est associé à la vente en ligne. Le site a envoyé aux agents 350 000 devis en 2008 et devrait lui en transmettre 500 000 en 2009.

"C'est en inondant notre réseau de contacts qu'on lui prouve l'intérêt d'Internet, explique Thierry Crahes. En plus, pour eux c'est gratuit, et ce sont des contacts tout chauds. Cependant, une partie des agents n'utilisent pas encore suffisamment ces contacts". MMA réfléchit donc à un système tel que si les agents ne s'occupent pas en 24 heures d'un contact venu du Web, un call center reprend la main et le relance par téléphone.

De son côté, Vauban Humanis affirme que les agents apprécient les contacts que leur apporte Internet. "Après seulement six mois de vente en ligne, ils représentent 10 % du chiffre d'affaires, note Isabelle Blaevoet. Sans avoir une stratégie full Web, Internet peut donc devenir une part importante du chiffre d'affaires".