Les réseaux sociaux sont-ils l'avenir de l'emploi en ligne ? Pour Viadeo, job boards et réseaux sociaux sont complémentaires

"Les réseaux sociaux ont facilité l'acte de candidature"

Chez Viadeo, on se positionne plus en complément des joab boards qu'en concurrent frontal. "Le taux de croissance de notre chiffre d'affaires est proche de 100 % et est poussé par l'activité "premium", c'est-à-dire l'offre payante pour l'internaute, qui représente la moitié de nos revenus" explique le directeur général développement et communication de Viadeo, Olivier Fécherolle. A la différence des job boards, la part des revenus apportés à Viadeo par les recruteurs est de l'ordre de 30 %. "Les réseaux sociaux ne se sont pas créés historiquement sur le marché de l'emploi en ligne mais ont facilité l'acte de candidature. Ce sont les cabinets de chasse qui en ont saisi l'opportunité. ".


olivier fécherolle, directeur général développement et communication chez viadeo
Olivier Fécherolle, directeur général développement et communication chez Viadeo © S.de.P Viadep

Aujourd'hui Viadeo démarche pourtant les recruteurs et leur propose de diffuser des offres d'emploi, d'accéder à des bases de données ou encore d'animer des communautés spécifiques. "Les réseaux sociaux ont également changé l'acte de mise à jour de profils. Ils permettent également aux annonceurs de travailler leur communication et leur image en profondeur, c'est un outil d'e-reputation" poursuit Olivier Fécherolle. "Certains job boards voient en nous une concurrence car il est vrai que nous prenons des parts de marché, mais nous sommes avant tout complémentaires. Nous avons par exemple récemment ouvert une API permettant aux utilisateurs de charger leurs informations Viadeo sur le site de l'Apec" conclut Olivier Fécherolle. Pour lui, les réseaux sociaux sont efficaces pour trouver des talents, mais les job boards ont toujours leur rôle à jouer.

Une concurrence qui peut devenir frontale

thibaut gemignani, directeur général de  figaro classifieds (cadremploi, keljob)
Thibaut Gemignani, directeur général de  Figaro Classifieds (Cadremploi, Keljob) © S.de.P. Figaro Classifieds

"Tant que les réseaux sociaux professionnels tireront leurs revenus majoritairement de la commercialisation de leurs offres premium, je peux continuer de dire que nous sommes complémentaires" explique Thibaut Gemignani, directeur général de Figaro Classifieds (Cadremploi, Keljob). Pourtant, les cabinets de recrutement sont habitués à chercher des profils dans des bases de données, ce que les réseaux sociaux professionnels sont en train de développer. "Tout dépendra donc de l'évolution du business model de Viadeo, encore imprécise en ce qui concerne les offres pour les recruteurs". Mais si Viadeo suit LinkedIn, la concurrence entre job boards et réseaux sociaux risque de s'accentuer fortement. "Pour l'instant, j'imagine qu'il est assez compliqué de développer et pérenniser des offres BtoB et BtoC en même temps", tempère Thibaut Gemignani.


Des réseaux sociaux peu adaptés à toutes les situations

Pour Laurent Blanchard, directeur exécutif du cabinet de recrutement Page Personnel (groupe Michael Page), les réseaux sociaux sont utilisés par les recruteurs de deux manières : "ils s'en servent d'une part pour chercher des talents et d'autre part consulter les pages personnelles des candidats. C'est une manière pour les recruteurs de resituer le candidat dans son environnement, et cela devient presque un automatisme. Chez Michael Page nous avons donc intégré les réseaux sociaux à nos offres, permettant aux annonceurs de faire de la publicité sur des thématiques précises, ou encore de lancer des campagnes d'emailings vers des publics ciblés. Aujourd'hui job boards et réseaux sociaux sont dans un jeu de concurrence indirecte, mais il n'est pas certain que cette situation perdure indéfiniment."