Peut-on gagner de l'argent avec les sites de coproduction? Quelle rentabilité ?

Dans ces labels communautaires, les internautes ne touchent de l'argent que sur les recettes réalisées sur les ventes. Or peu d'artistes sont produits et moins encore engrangent des bénéfices. "Dans le cinéma, 10 % des films gagnent de l'argent", explique Nicolas Bailly de Touscoprod. Le retour sur investissement n'arrive que de temps en temps et l'intéressement sert surtout à impliquer les internautes".

  
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KissKissBankBank a de son côté choisi de rémunérer les investisseurs sur le chiffre d'affaires, c'est-à-dire sur le prix de gros hors taxes. Les internautes touchent ainsi de l'argent dès le premier album vendu. La part qui leur revient dépend de celle de leur financement global. Mais celle-ci se limite entre 10 et 30 % du chiffre d'affaires global. 

Il est donc assez difficile pour les internautes de réaliser un retour sur investissement. "Nous n'avons pas encore de volumes de vente suffisants pour donner un retour sur les mises", reconnaît David Doro, de BuzzMyBand. Du coup, le fait de gagner de l'argent devient la cerise sur le gâteau et n'est pas mis en avant.  

Le ROI des internautes est bien sûr lié à la rentabilité des sites, qui se rémunèrent sur les montants investis et/ou sur les ventes (ou bénéfices). Or très peu ont déjà atteint l'équilibre. Touscoprod compte le faire en 2011, un an après BuzzMyband. Et le plan d'affaires de KissKissBankBank ne prévoit pas une rentabilité prochaine. Seule exception MyMajorCompany. "L'activité est rentable aujourd'hui, mais nous profitons d'un gros succès, celui de Grégoire", tempère Michaël Goldman.