Roland Tripard (Seloger.com) "Nous restons opportunistes pour des acquisitions en 2009"

Avec la crise immobilière, la croissance de SeLoger.com devrait ralentir à 10 % au denier trimestre, selon son nouveau directeur général. Ce qui ne l'empêche pas de penser à de nouvelles acquisitions en 2009.

 

JDN. Vous rejoignez SeLoger.com dans un contexte difficile, en particulier pour le secteur immobilier...

Roland Tripard. J'avais pris ma décision avant l'été, quand le marché allait bien. Mais mes critères de choix n'ont pas changé : la position de leader de SeLoger, le potentiel de croissance reste important avec encore une agence sur deux encore à conquérir, un revenu moyen par client à améliorer... Et nous avons les moyens de renforcer notre leadership dans le contexte de marché actuel. Car si les agences commencent à réduire leurs investissements marketing, la dernière chose qu'elles "couperont" sera SeLoger. Elles vont sans doute ralentir leurs dépenses dans le papier, qui représente encore 75 % de leur budget marketing. Et quand le marché sera meilleur, nous anticipons que le réinvestissement se fera sur Internet.

Quelle sera l'ampleur de l'impact de la crise sur vos prochains résultats financiers ?

La croissance au troisième trimestre et depuis le début 2008 était de 30 %. Sur l'année entière, elle devrait être d'environ 22 %, entre 69 et 70 millions d'euros conformément aux prévisions revues à la baisse annoncées en juillet. Pour un Ebitda entre 36 et 37 millions. Le résultat net devrait se situer autour de 17 millions. La croissance ralentit donc au quatrième trimestre, à environ 10 %. Je ne peux pas donner de chiffres pour 2009 mais ce que je peux vous dire c'est que nous continuerons à recruter des agences clientes et à augmenter le revenu moyen par client. Nous avons un taux de pénétration auprès des agences de 76 % en Ile-de-France et de 46 % en région. L'inconnue reste le nombre d'agences qui vont devoir fermer. Mais parmi celles-qui resteront, nous allons continuer à augmenter notre pénétration.

Comment SeLoger va s'adapter à la crise ?

Bien sûr, dans un marché plus difficile nous allons suivre de près nos dépenses. Mais notre choix est néanmoins de continuer à investir en marketing et en présence commerciale auprès des agences. Et puis nous resterons opportunistes pour d'éventuelles acquisitions sur notre marché de l'immobilier professionnel, c'est-à-dire avec les agences comme clients. La situation financière de l'entreprise nous en donne les moyens. Nous avons racheté cette année deux sites de niches, BellesDemeures, positionné sur le luxe [Lire SeLoger.com met la main sur Belles Demeures, du 09/07/08] et Agorabiz, sur la transmission d'entreprises. Nous ferons peut-être d'autres acquisitions, à nouveau sur des segments de niche comme par exemple la location de vacances ou la construction de maisons individuelles. Mais nous regarderons aussi les opportunités sur notre cœur de métier de la petite annonce, qui représente 80 % de notre activité, et sur les logiciels de gestion.