Patrice Macar (Dreamnex) Nous voulons percer en Allemagne

Deux ans après son introduction en bourse, le groupe Dreamnex, n°1 du marché du charme en France, continue son développement en Europe. Prochaine étape, l'Allemagne, où il cherche à réaliser une acquisition.

La forte croissance que vous affichez en 2008 s'explique-t-elle uniquement par le rachat du réseau de webcam Enjoy ?

L'acquisition du belge Enjoy explique la plus grande partie de l'augmentation de 85 % de notre chiffre d'affaires. Cependant, notre croissance organique hors Enjoy est tout de même de 14 %. C'est la même chose en ce qui concerne notre résultat net. Les 115 % de progression s'expliquent par le fait qu'Enjoy avait une meilleure rentabilité que nous, mais aussi par le travail sur les coûts d'achat des marchandises sur notre site marchand SexyAvenue et les meilleurs coûts d'encaissement des paiements sur cartes bleues obtenus l'année dernière. De plus, nos coûts marketing ont baissé.

Vu le contexte économique, notre objectif pour cette année est de conserver cette marge. Notre activité de vente en ligne, qui représente 10 % de nos revenus, a baissé de 18 % au cours du dernier trimestre. Même si nous sommes moins touchés par la crise que d'autres secteurs, elle nous concerne quand même. Nous ne nous attendons donc pas à une hausse importante de notre chiffre d'affaires (cours de bourse de Dreamnex).

Comment vous situez-vous par rapport à Rentabiliweb, votre principal concurrent ?

Nous sommes effectivement en concurrence frontale en France et en Belgique avec Rentabiliweb, via le réseau de sites Carpediem, qui représente à mon avis l'essentiel de son chiffre d'affaires. Cependant, contrairement à eux, nous nous développons exclusivement sur le marché du charme. Et ce sur trois créneaux : la rencontre, le divertissement (VoD et webcams) et la vente de produits en ligne. Nous n'avons aucune ambition sur les services de monétisation de sites, ni sur le développement d'un pôle de régie publicitaire.

Comptez-vous réaliser de nouvelles acquisitions en 2009 ?

Peut-être au cours du second semestre, sans doute pas avant. Nous en avons déjà réalisé quatre lors de ces 18 derniers mois et nous avons toujours autant de cash à notre disposition qu'après notre introduction en bourse (lire l'article : Sexy Avenue veut consolider le marché du charme en Europe, du 29/03/07). Nous avons dernièrement regardés trois dossiers, dont deux allemands, mais qui n'ont pas été concluants. Percer en Allemagne, le premier marché du charme en Europe, est notre premier objectif. Mais nous attendrons une bonne opportunité. Acquérir une société est toujours une prise de risque importante, nous ne sommes donc pas pressés.