Extraits : "Menace sur nos libertés", le manuel d'insurrection de Julian Assange Quel est l'avenir de la société de l'information ?

"Grâce à la libre circulation de l'information, grâce à la capacité des gens à communiquer entre eux confidentiellement pour lutter contre toute dérive totalitaire, grâce à la libre circulation du microcapital qui pourrait quitter sans contrôle des zones devenues politiquement inhospitalières, plus aucun État néototalitaire ne pourrait se développer. Sur ces bases, une grande variété de systèmes politiques est possible.

Pour moi, l'Utopie serait une dystopie s'il n'y en avait qu'une. Les idéaux utopiques impliquent à mon sens une diversité de modèles et de systèmes d'interaction. Si on considère la façon dont les nouveaux produits culturels trouvent leur public, la façon dont évoluent les langues, la façon dont les sous-cultures forment leurs propres mécanismes d'interaction grâce à Internet, alors oui, je pense qu'une évolution optimiste, positive, est possible.

"Une homogénéisation massive de la culture"

Mais, selon toute probabilité, je pense que les tendances à l'homogénéisation, à l'universalité, à la transformation de la société en un gigantesque marché vont de toute façon imposer les critères classiques du marché pour chaque service et chaque produit : il y aura un leader du marché, un autre en deuxième position, tel autre occupera une niche, et il y aura des retardataires qui ne pèseront pas lourd.

Et pour que les interactions soient rapides et efficaces, cela passera sans doute par une homogénéisation massive du langage, une homogénéisation massive de la culture, bref une standardisation massive. Donc le scénario pessimiste me semble également probable, d'autant que la surveillance transnationale et les guerres de drones sont déjà là".