Malgré la censure, Linkedin lance une version chinoise

Malgré la censure, Linkedin lance une version chinoise Le réseau social souhaite exploiter le potentiel du la plus grande population d'internautes au monde... Mais la censure veille.

Linkedin vient de lancer une version en langue chinoise de son réseau social professionnel. Objectif : séduire les 618 millions d'internautes chinois. Si les réseaux sociaux occidentaux comme Facebook ou Twitter sont bloqués par la censure étatique, d'autres acteurs locaux comme WeChat ou Weibo y sont très utilisés. Pour ne pas subir le même sort que ses concurrents occidentaux, LinkedIn a dû procéder à plusieurs adaptations du réseau social : la version en langue chinoise ne permet pas de créer des groupes de discussions, par exemple. "Une version simplifiée", a simplement décrit Linkedin, "pour rendre plus facile l'utilisation du réseau par ceux qui parlent chinois". Linkedin, qui revendique 277 millions d'utilisateurs dans le monde, est déjà été disponible en Chine en version anglaise depuis plus de dix ans, et a réussi à séduire quatre millions d'internautes de 80 000 sociétés. Le réseau social doit y faire face à plusieurs concurrents : Tianji, le plus populaire, mais aussi Dajie, Ushi et Zhenhedao.

Jeff Weiner, CEO, a annoncé avoir demandé une licence pour pouvoir installer des équipes dans le pays, dont il attend encore l'approbation. Linkedin devra travailler en collaboration avec le gouvernement et peut-être accepter la censure de certains contenus. Certains de ses serveurs devront se trouver en Chine. Jeff Weiner a déclaré que le réseau est "contre la censure". "Le gouvernement pourrait, parfois, nous demander de retirer certains contenus, mais nous essaierons de toujours respecter notre culture et nos valeurs", a-t-il ajouté.

Pour faciliter l'opération, Linkedin a mis au point une joint-venture avec Sequoia China et China Broadband Captal. Les deux prendront 7% du capital de Linkedin Chine en y investissant cinq millions de dollars, selon le site Re/Code. Une option leur permettra aussi de réinvestir 20 millions de dollars supplémentaires pour 21% de la joint-venture.