Que prévoit la LOPPSI pour Internet ? Des sites filtrés sans raison ?

Outre le fait qu'il soit parfois possible de les contourner, les technologies de blocage comportent pour certaines des risques de sur-blocage, indique l'étude d'impact commandée par la Fédération française des télécoms, présentée en annexe du projet de loi. Un sur-blocage pouvant entraîner le blocage d'un site et de tous ceux qui sont hébergés sur le même serveur même s'ils ne sont pas initialement visés. Par conséquent, l'Etat, et donc les contribuables, risque de faire face à de nombreuses demandes de dédommagement de la part des sites injustement bloqués. 

C'est une des raisons pour lesquelles l'Association des services Internet communautaires (ASIC) demande à ce que le dispositif de blocage soit strictement limité aux contenus pédopornographiques afin de limiter la longueur de la liste noire et d'éviter d'y intégrer des sites qui ne devraient pas y être. Le député Patrick Bloche indique que le PS va proposer que le blocage soit effectué à partir d'une liste d'URL précise et non de noms de domaines.

On notera par ailleurs que les FAI seront indemnisés pour le surcoût engendré par la mise en place du dispositif de filtrage. Début février 2009, lors d'une réunion placée sous l'égide du ministère de l'Intérieur, a été calculé que le coût de mise en place d'un blocage par DNS est de 4 000 euros pour 100 000 abonnés [Ndlr : Les serveurs DNS permettent à un ordinateur de convertir le nom d'un site tapé en requête en adresse IP]. A titre de comparaison, un dispositif similaire a déjà coûté 62 millions d'euros aux autorités australiennes.