E-mails perdus : La Maison blanche n'aura pas à s'expliquer

Les services de la Maison blanche ne sont pas concernés par le "Freedom of Information Act". Telle est la décision d'un juge fédéral saisi à la demande de deux associations américaines, qui accusent la présidence d'avoir volontairement égarer une dizaine de millions d'e-mails. L'une de ces deux associations, Citizens for Responsibility and Ethics in Washington (Crew), a porté plainte en mai 2007 afin d'obtenir des réponses officielles concernant la disparition de ces correspondances électroniques.

Fondée sur le principe de la liberté d'information, le Freedom of Information Act vote en 1966 oblige les agences fédérales à transmettre leurs documents à quiconque en fait la demande. Or indique la justice américaine, cette loi ne concerne pas la Maison blanche, puisqu'elle n'est pas une agence fédérale.

La Crew, aux côtés de l'association National Security Archive accusent d'avoir volontairement cherché à effacer des correspondances dont la divulgation aurait pu être gênante pour l'administration Bush. Une dizaine de millions de courriers électroniques sont concernés, remontant entre mars 2003 et octobre 2003, alors que les Etats-Unis, entre autres, commençaient l'invasion de l'Irak.

Dans une première note adressée en janvier dernier à la cour fédérale, en charge de l'affaire, la Maison blanche avait fourni des réponses contradictoires. Les services de la présidence y précisaient notamment que la présidence réutilise régulièrement les supports utilisés pour les sauvegardes informatiques, écrasant à chaque enregistrement les données précédemment sauvegardées. Cette première déclaration n'avait pas empêché un porte-parole d'affirmer plus tard qu'il n'y avait aucune raison de croire que des e-mails puissent avoir été définitivement effacés.