Riccardo Zacconi (King.com) "La France est un marché clef pour le social gaming"

Avec plus de 52 millions d'utilisateurs actifs par mois sur Facebook, les jeux de King.com font de l'éditeur le numéro deux du social gaming derrière Zynga. Retour sur son "hyper-croissance" avec son cofondateur et CEO, Riccardo Zacconi.

JDN. L'arrivée de Facebook a bousculé le marché de l'online gaming. Comment avez-vous réagi ?

Riccardo Zacconi. Le business model original de King.com était de proposer des jeux en ligne gratuits pour les joueurs solitaires et payants en mode compétition. Mais en 2009, l'importance de plus en plus majeure de Facebook dans le jeu en ligne se faisait de plus en plus ressentir. Le challenge était de taille et consistait à faire migrer 150 jeux sur Facebook et donc de modifier également notre business model. Nous nous rémunérons donc aujourd'hui d'une part par la publicité, les achats in-apps ainsi qu'en faisant payer l'accès à des compétitions entre joueurs.

Où en êtes-vous aujourd'hui en termes d'usages ? Comment considérez-vous votre marché français ?

"Nous avons plus de 50 millions d'utilisateurs actifs par mois sur Facebook"

Nous sommes classés quatrième sur Facebook selon AppData et second si on conserve uniquement les acteurs du social gaming, Zynga nous devançant. Sur Facebook, nous avons plus de 50 millions d'utilisateurs actifs par mois mais ce chiffre fait notamment sens au regard de l'intégration de l'Open Graph dans nos jeux. Avant l'Open Graph, King.com enregistrait 300 millions de parties joués par mois, pour en compter désormais 3 milliards. Nous sommes également déjà présents sur le mobile, canal dans lequel nous avons commencé à investir de plus en plus.

La France est un marché clé pour le social gaming, tout autant que l'Allemagne, mais c'est en France que nous allons investir le plus en marketing dans les prochaines années.

Quelle est votre stratégie de développement sur mobile ?

"Android rapporte du reach, iOS des revenus"

Nous envisageons de futures acquisitions après avoir racheté la société suédoise Fabrication Games. Nous allons également recruter une centaine de personnes d'ici à fin 2012 et notamment en Europe de l'Est comme en Roumanie où le niveau de développement mobile est excellent. Nous considérons qu'il faut autant être présent sur iOS que sur Android bien que nous ayons développé nos premiers jeux sur iOS. Android rapporte du reach, et iOS des revenus. Par ailleurs, il ne faut pas rompre l'expérience des joueurs entre leur mobile et leur interface Facebook fixe, raison pour laquelle tous nos jeux mobile sont intégrés à Facebook, permettant donc de reprendre une partie à n'importe quel moment, quel que soit le terminal utilisé.

Comment avez-vous financé la société lors de ses débuts ?

"Nous n'avons jamais touché aux 46 millions de dollars levés"

Nous avons levé 46 millions de dollars auprès d'Index Ventures et d'Apax Partners en 2005 mais nous n'avons jamais touché à cet argent. Lors de son amorçage, King.com s'est développé grâce aux apports des cofondateurs dont moi-même, puisque j'ai notamment fait partie de l'équipe du site de rencontre en ligne Udate qui a permis de revendre la société au propriétaire de Match.com. J'ai également  participé au déploiement européen du portail suédois Spray, où je siégeais au conseil d'administration. Société qui a été revendue à Lycos pour 764 millions de dollars.

Après avoir travaillé dix ans en Allemagne, Riccardo Zacconi prend les rênes du portail suédois Spray en 1999, qu'il développe en Europe et procède notamment au rachat du portail français Caramail. Après que Spray soit ensuite revendu à Lycos, Riccardo Zacconi intègre Benchmark Capital à qui il conseille d'investir dans Udate, mais l'opération ne se fait pas. Il rejoint alors le portail de rencontre en ligne qui se fait racheter quelques mois plus tard par Match.com. Il cofonde ensuite King.com, qu'il dirige aujourd'hui.