Un nouvel écosystème économique de l'électricité est en passe de se créer

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Un nouvel écosystème économique de l'électricité est en passe de se créer Président de Robopolis, numéro un européen de la robotique grand public, Bruno Bonnell est un entrepreneur à la pointe de l'innovation technologique. Il est membre du jury d'EDF Pulse, concours qui distingue les projets les plus prometteurs dans le domaine de l'énergie.

JDN. Qu'est ce qui fait une bonne innovation ?

Bruno Bonnell : il y a trois critères à mon sens. Le premier, c'est ce que ce soit une technologie disruptive, une technologie de rupture. C'est-à-dire que l'innovation n'est pas seulement une amélioration de ce qui existe déjà, mais quelque chose de vraiment nouveau. Le deuxième, c'est que l'innovation corresponde à une attente effective des consommateurs, qu'elle ne les déçoive pas par ses limites. Enfin, l'innovation doit être accessible. Peu importe sa complexité technique, ce qui est essentiel c'est qu'elle soit comprise par le consommateur et simple d'utilisation. Si vous réunissez ces trois critères, vous touchez le bingo !

Il y a encore des choses à inventer dans le domaine de l'énergie ?

L'électron qui éclaire est différent de l'électron qui apprend, qui enseigne

Bien sûr. Il y a quelques années, l'énergie électrique, c'était pour l'éclairage, le chauffage et l'alimentation des objets de la maison. C'était un élément de confort qui améliorait la vie des gens. Désormais, avec l'arrivée des robots et des objets connectés, un cap a été franchi. L'électron qui éclaire est différent de l'électron qui apprend, qui enseigne. Un robot, même formidable, est incapable de fonctionner sans énergie électrique. Aussi, la mission d'une entreprise comme EDF s'est étendue. Il ne s'agit plus seulement pour elle de produire et de fournir de l'électricité, mais de rechercher et de proposer des solutions pour faire fonctionner ces nouveaux objets en quête d'autonomie. Un nouvel écosystème économique de l'électricité est en passe de se créer. Car la tarification de l'électricité pour une ampoule et un robot autonome en énergie ne peut pas être la même. 

La robotique est donc concernée au premier chef ?

L'enjeu, c'est que les robots produisent eux-mêmes leur énergie

Oui, car un robot a besoin de puissance pour être performant. Les plus sophistiqués que l'on nous présente régulièrement ne peuvent travailler que quelques heures, faute d'énergie. Or, sans autonomie il faut recourir à l'énergie filaire, ce qui pose d'évidents problèmes pratiques. L'enjeu, c'est donc que les robots produisent eux-mêmes leur énergie. Avec des panneaux solaires, une éolienne sur la tête ou une réserve d'hydrogène, que sais-je. Je suis très optimiste sur les capacités à trouver des solutions rapidement.

Est-ce que la France est encore une terre d'innovation ?

Nous ne sommes pas bons en innovation, nous sommes excellents. Nous n'avons pas vraiment le choix en réalité. Nous n'avons plus la même puissance industrielle qu'au XXe siècle, et notre issue, c'est l'intelligence appliquée au monde industriel. Tant mieux, nos formations, notre façon de voir les choses sont très décalées par rapport à d'autres. C'est un avantage. Le Français fait des rêves, des paris. Il ose et donc il innove. Il propose du beau jeu, s'il fallait filer une métaphore sportive, même si en fin de compte il n'excelle pas dans la mise en œuvre. De ce point de vue le concours d'innovations technologiques EDF Pulse témoigne d'une grande pertinence car il créé des ponts entre de grandes structures et de petites start-up.
 

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