Automobile connectée : ce qui vous attend Un levier de croissance pour les constructeurs

L'Evos de Ford, Eight d'Orange ou encore la Zoé de Renault, les concepts cars et voitures connectées sur l'extérieur fleurissent ces derniers temps, témoignant de la volonté des acteurs de l'automobile d'investir un secteur qui met l'accent sur la sécurité, le confort et l'expérience de conduite. Pouvoir garer sa voiture grâce à son smartphone, identifier les points d'embouteillages potentiels grâce aux signaux émis par les téléphones des conducteurs ou envoyer un mail grâce à un système de reconnaissance vocale sont, en effet, autant d'avancées technologiques qui vont bientôt faire de l'automobile une version réaliste de la Batmobile. L'introduction de ces nouvelles fonctionnalités va s'accompagner de l'importance croissante du logiciel dans la valeur d'un véhicule. Une étude du cabinet Olivier Wyman révèle ainsi que, si aujourd'hui les systèmes embarqués représentent près de 20% de la valeur des véhicules, ce ratio s'élèvera probablement entre 30 et 35% d'ici 2015.

D'un point de vue CRM, les services connectés représentent un enjeu pour les constructeurs.

"On ouvre progressivement la voiture vers l'extérieur", confirme Olivier Guetta, expert en technologie embarquée chez Renault dont la tablette tactile R-link équipera la nouvelle Renault Clio (en option) et la Renault Zoé, avant d'être progressivement étendue à la quasi-totalité de la gamme Renault. Objectif : établir un pont entre le monde automobile et la vie connectée et, surtout, proposer des services valorisant la marque et permettant d'établir un véritable programme de CRM. Un enjeu d'autant plus important pour les constructeurs automobiles que l'industrie traverse actuellement une période difficile et que les interactions avec les clients sont très épisodiques, se résumant souvent à un échange lors de l'acte d'achat, soit tous les 5 ou 10 ans.

renault a pris conscience des enjeux que décèle la voiture connectée.
Renault a pris conscience des enjeux que décèle la voiture connectée. © S. de P. Renault

 "Les premiers axes de développement reposaient sur les problématiques de communication et c'est aujourd'hui l'exploitation de la "data" qui s'invite dans les services proposés", explique Jacques Garcin, directeur automobile et télématique chez Orange. L'opérateur télécom, qui réfléchit depuis 8 ans au visage de la voiture connectée, identifie ainsi plusieurs axes de déploiement. Grâce à la connectique, les constructeurs seront bientôt aptes à proposer des diagnostics du véhicule à distance. "La communication orientée véhicule permettra aux acteurs du monde automobile (constructeurs, loueurs ou gestionnaires) de disposer d'informations concernant leur parc, affirme Jacques Garcin. Informations grâce auxquelles ils pourront proposer à l'utilisateur des prestations optimisées." 

Nouveau paradigme de mobilité, la voiture va devenir plus communicante. Les services mobiles et Internet vont continuer à se développer à bord, mettant l'accent sur l'échange d'informations entre véhicules, sur la géolocalisation, proposant même pour les passagers des fonctionnalités plus ludiques tels que des jeux ou des vidéos. "Le véhicule devient, après la maison et le bureau, un troisième lieu de vie, note Jacques Garcin. Il faut apporter aux utilisateurs tout ce dont ils ont besoin pour rester connectés durant leurs déplacements et utiliser à bord du véhicule la majorité de leurs outils de communication et données." De telle sorte que l'on retrouvera bientôt dans chaque véhicule tout l'univers électronique qui nous côtoie au quotidien.