Pourquoi la polémique enfle autour du filtrage pub de Free ? Freebox Revolution : retour sur une journée mouvementée

Free a annulé ce matin le système de blocage de la publicité, mettant fin à un déferlement médiatique de trois jours. Tout a commencé le 3 janvier, Free, le FAI du groupe Iliad, créait une nouvelle polémique avec la dernière mise à jour de son boîtier "Freebox Server", téléchargeable en redémarrant sa Freebox Révolution. Cette mise à jour, qui permettait de corriger certains bugs, s'accompagnait surtout de l'apparition d'une fonction de filtrage par défaut des publicités affichées sur les sites Web... Fini les bannières pubs, place à des encarts vides ! Comment ? En interceptant les requêtes DNS envoyées vers des serveurs identifiés comme fournisseurs de publicités et en les remplaçant à la volée pour les bloquer. Sont en apparence concernées l'ensemble des publicités sur l'ensemble des périphériques connectés à la box en wifi ou ethernet. Très vite, Free confirme de manière sibylline cette "nouvelle politique" à ZDNet.fr, insistant sur le caractère "bêta" de la fonctionnalité, laquelle est "susceptible d'évoluer." 

le nouveau paramètre de la freebox revolution.
Le nouveau paramètre de la Freebox Revolution. © Capture d'écran Freebox Revolution

Bien sûr, il est possible de désactiver cette option en se rendant dans l'interface de gestion de sa box mais cette décision prise par un FAI de contrôler l'expérience utilisateur à ce point, interpelle et, forcément, la Toile s'enflamme, avec la multiplication des articles dénonçant la décision de Free et l'apparition d'un hashtag, #adgate, qui cristallise les critiques et rancœurs.

captures d'écran free et orange par un journaliste du figaro
Captures d'écran Free et Orange par un journaliste du Figaro © Twitter

En point de mire : l'application par défaut de la mise à jour, sans consultation préalable des abonnés et l'impossibilité, au contraire de l'extension AdBlock Plus (lire l'article, AdBlock Plus : chevalier blanc du marché de la pub en ligne ?) de créer des listes blanches pour épargner certains sites. D'ailleurs selon les tests effectués par différents sites, le filtre mis en place semble très hétérogène : certains liens AdWords et bannières display disparaissant au gré des sites. Même Google Analytics sera touché le temps de la soirée, avant de fonctionner à nouveau correctement. L'identité de la principale victime, Google AdSense, alimente quant à elle la rumeur d'une attaque à l'encontre de Google.

Au-delà de cet aspect "boîte noire" qui déroute fortement, l'opérateur télécom est accusé de mettre en péril une économie déjà mise à mal par la baisse des investissements publicitaires autour desquels gravite tout un écosystème, régies, annonceurs et éditeurs de contenus. En bloquant les publicités pour leurs 2,5 millions de lecteurs, détenteurs d'une Freebox Revolution, ces derniers verraient alors le volume d'impressions publicitaires chuter drastiquement. Et leur chiffre d'affaires avec.