E-pub : 2014 (enfin) l'année du rebond ? Quelles perspectives pour 2014 ?
"2013 était un poil décevant, il s'agira de faire mieux en 2014", entonnent en chœur Bertrand Beaudichon, Eric Aderdor et Sébastien Leroyer qui pensent tous trois que la part du digital dans le mix-media doit continuer à augmenter, pour s'approcher des 25%. Pour cause, la France reste encore à la traîne par rapport à ses voisins. "On est en sous-investissement comparé à l'Allemagne (30% de PDM) ou le Royaume-Uni (35%)".
Un constat que partage Eric Aderdor. "Il faut réussir à attirer les annonceurs de la grande distribution et de l'agro-alimentaire, très puissants en TV, mais moins représentés sur le marché online, pour réussir la bascule." Bertrand Beaudichon est lui optimiste, constatant que la déflation observée sur le marché de la publicité télévisuelle devrait se calmer, rendant à nouveau la vidéo online plus compétitive.
"La vidéo va mieux se comporter car l'inventaire a crû, c'est particulièrement vrai sur le programmatique ou des acteurs comme la Place Media, Sticky Ads TV ou encore Videology ont structuré leur offre", précise-t-il. Même constat pour le mobile, canal sur lequel la vidéo devrait exploser avec la démocratisation de la 4G et la montée en puissance de l'offre publicitaire du géant mobile : Facebook. Rappelons tout de même que la France est le 2e pays d'Europe en termes d'usages et... le 16e en termes d'investissement publicitaires.
Du côté du display, la bipolarisation désormais actée, entre OPS d'une part et RTB d'autre part, ne va faire que s'accentuer. La multiplication des projets de DMP (Data Management Platforms) chez les annonceurs traduit cette exigence d'optimisation du traitement de la data chez ses derniers. Même constat pour les éditeurs qui multiplient les deals avec Ezakus, Nugg Ad et Weborama pour venir alimenter leur offre display traditionnel... et parfois leurs offres OPS qui se teintent elles aussi d'un vernis data.
Notons enfin la démarche adoptée par de nombreux d'éditeurs (Amaury Publishing, Dailymotion Studio ou Prisma Creative Media) d'étoffer leur offre de brand publishing. L'occasion de valoriser un savoir-faire journalistique en le mettant au service d'un annonceur avec lequel on co-crée le contenu. S'esquissent ainsi les contours d'un nouveau buzzword, le native advertising. A la clé, des formats plus intégrés, plus intégrants, qui se fondent dans l'expérience utilisateur mais restent de la publicité qui dit son nom.
La tendance instille en tout cas quelques réorganisations au sein de régies de plus en plus proactives. Au point d'observer une désintermédiation des agences médias ? "Non, les régies continueront à travailler main dans la main avec tous leurs partenaires, annonceurs, agences médias et spécialistes de la data", prévient Eric Aderdor.