Cette start-up veut mettre votre garagiste, médecin ou coiffeur au RTB

Cette start-up veut mettre votre garagiste, médecin ou coiffeur au RTB Choozle vient de lever près de 1,8 million de dollars pour développer une plateforme dont la simplicité d'usage doit permettre d'évangéliser les PME au RTB.

Et si un jour votre pizzeria de quartier se décidait à vous cibler avec une bannière display pour vous proposer une promotion exceptionnelle ? L'hypothèse parait aujourd'hui farfelue, tant la complexité de l'achat programmatique semble le réserver à des entreprises et agences bardées de spécialistes de la data, du CRM ou du RTB. Mais elle pourrait bien se réaliser plus rapidement qu'on ne le croit. 

Un DMP et un DSP au sein d'une même plateforme ? 

"Nous avons en quelque sorte distillé l'essence du marché ad-tech au sein d'une unique plateforme facile à prendre en main", expliquait fièrement Andrew Fischer, le PDG de Choozle,  mi-mars 2014 à Venture Beat. Sa start-up basée à Denver venait alors de boucler une levée de d'1,8 million de dollars menée par Gret Oaks Venture Capital. Son objectif ? Simplifier et démocratiser l'achat programmatique auprès des annonceurs qui ne comprennent pas grand-chose à cet univers pour le moins ésotérique, en réunissant au sein d'une même plateforme analyse de la data (via un DMP), création des visuels et achat média (via un DSP). "C'est une plateforme en self-service qui peut être utilisée par tous, qu'importe la taille de l'acheteur", s'enthousiasme Andrew Fisher, précisant qu'il n'y a pas de dépense minimum.

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Oubliez les acronymes compliqués, focalisez-vous sur le ROI. © Choozle

La promesse a de quoi faire rêver, même si elle laisse Yohann Dupasquier, cofondateur du trading desk Tradelab, plutôt dubitatif. "Il me parait difficile de bâtir de telles technologies en s'appuyant simplement sur deux développeurs (Choozle compte 9 collaborateurs en tout, ndlr), aussi expérimentés soient-ils, alors que nous en comptons de notre côté une douzaine et que nous sommes un 'simple' trading desk." Et d'évoquer plutôt une "interface qui agrège plusieurs technologies externes".

La techno est déjà connectée aux FBX, Rubicon, Appnexus et consorts

Ouverte depuis début mars 2013, la plateforme aurait déjà séduit une soixantaine de clients, essentiellement des PME et des petites agences qui n'ont pas les ressources ou les compétences pour pouvoir travailler avec des outils tels qu'Appnexus ou Invite Media. Sa solution serait d'ores et déjà connectée aux principaux ad-exchanges US, parmi lesquels FBX, OpenX, Rubicon, Right Media, Appnexus et bien d'autres, à en croire son fondateur. Lequel en profite au passage pour tacler ses concurrents : "Je pense que nous avons un produit hautement compétitif comparé à ceux des certaines compagnies qui ont pourtant levé plusieurs dizaines de millions de dollars". Pour cause, les frais d'utilisation de sa solution avoisinent les 199 dollars par mois. Une paille comparé aux milliers de dollars mensuels que coûtent certaines licences.

Si Yohann Dupasquier reste réservé sur la promesse, il reconnait qu'il y a une légitimité à vouloir adresser tout ce marché des petites et moyennes entreprises. Cette longue traîne qui n'a pas les moyens de se payer des licences technologiques ou des trading desks. Aux Etats-Unis, les dépenses en RTB ont atteint près de 3,3 milliards de dollars en 2013, pour représenter près de 19% du marché du display, selon eMarketer. Elles devraient atteindre les 8,69 milliards de dollars en 2017, soit quasiment un tiers du marché du display. Le RTB devient donc mainstream et attire de plus en plus d'entreprises, à l'image d'AdWords il y a quelques années. 

Reste que le RTB, qui implique souvent d'intégrer de la data, de réfléchir aux inventaires que l'on achète, de mesurer ses taux de conversion post-view, est une pratique autrement plus complexe que l'achat de liens sponsorisés. "Et quand on pense aux difficultés qu'a connu Google pour évangéliser les PME à AdWords, on peut se dire que la partie n'est pas encore gagnée", prévient Yohann Dupasquier. Mais comme souvent dans ce milieu, toute tentative d'évangélisation reste un pas dans la bonne direction.