Exclusif : Webedia prend une participation dans le spécialiste du programmatique, Tradelab

Exclusif : Webedia prend une participation dans le spécialiste du programmatique, Tradelab Le trading desk français aura pour mission de commercialiser la data d'Allociné, Jeuxvideo.com et cie en dehors de la galaxie des sites de Webedia.

L'appétit de Webedia pour le programmatique se confirme. Le groupe vient, selon nos informations, de prendre une participation minoritaire dans le spécialiste français du programmatique, Tradelab, moins d'une semaine après avoir repris la main sur l'entière commercialisation de ses inventaires publicitaires, suite à un accord avec HiMedia.

Tradelab devient le "publisher trading desk" de Webedia

"Les outils d'achats de Tradelab vont nous permettre d'exploiter la data que nous collectons sur nos cinq verticales - cinéma, jeux-vidéos, cuisine, people et e-tourisme – en dehors de notre univers", nous confirme Cédric Siré, le fondateur et directeur général du groupe. Il est vrai qu'avec un peu plus de 20 millions de visiteurs uniques, Webedia ne touche "que" 45% du Web français. En transformant Tradelab en son "publisher trading desk", le géant du Web peut permettre à ses annonceurs de profiter de son capital de data hors de sa galaxie de sites.Concrètement, un distributeur de films pourra identifier, via Côté Ciné, les internautes qui ont été voir le film dont il s'apprête à sortir la suite et les cibler, grâce à la technologie de Tradelab, sur d'autres univers.

"C'est aussi un moyen de permettre à nos annonceurs de capter leurs prospects en plein tunnel de conversion." Un procédé auquel ont déjà recours des géants du Web comme Facebook et Amazon et qui permet à Webedia de s'assurer un peu de croissance dans un contexte publicitaire chahuté. "Notre inventaire ne cesse de croître mais le chiffre d'affaires publicitaire stagne, la faute principalement à la démocratisation des adblockers", déplore-t-il. Pour compenser la démonétisation d'une partie de ses sites, le groupe fait donc contre mauvaise fortune bon cœur et "ouvre" sa data au reste du Web. Une ouverture qui s'accompagne toutefois de véritables garde-fous.

"Ce n'est pas une acquisition !"

Interrogé sur la nature du partenariat avec Tradelab, Cédric Siré se défend d'ailleurs de toute velléité d'acquisition. "La prise de participation est d'abord une manière de protéger notre data, en acquérant un droit de regard sur la société qui la commercialisera", explique-il. Charles Gros et Yohann Dupasquier, qui ont levé près d'un million d'euros depuis la création de la start-up, détiennent encore plus de la moitié du capital de la société. Les deux entités seront, de fait, physiquement séparées, les équipes de Tradelab restant dans leurs locaux de la rue d'Anjou. Mais Charles Gros et Yohann Dupasquier auront sans doute aussi pour mission d'aider Sylvain Travers et son équipe de Webedia Exchange dans la qualification et la valorisation de l'inventaire publicitaire online du groupe. Une mission en ligne avec l'expertise de ces spécialistes du branding RTB dont la société a réalisé près de 15 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2014. 

Le partenariat est pour l'instant cantonné à la data online. "Nous ne nous sommes pas encore penchés sur toute la data récoltée via l'activité organisation de spectacles et exploitation de salles de Fimalac. Mais cela viendra", nous confirme Cédric Siré.