L'adtech française Mindlytix placée en redressement judiciaire

L'adtech française Mindlytix placée en redressement judiciaire La start-up de profiling en temps réel des utilisateurs a connu des soucis de financement en 2017. Son fondateur discute avec des investisseurs et repreneurs potentiels.

Moins de deux ans après une levée de fonds de 1,25 million d'euros réalisée auprès d'Iris Capital en juin 2016, le spécialiste français de l'adtech Mindlytix a été placé en redressement judiciaire le 2 mars dernier. "Nous avons eu la mauvaise surprise de voir notre plan de financement refusé par la BPI l'année dernière, explique Luc Tran-Thang, l'un des deux fondateurs avec Eric Janvier. Nous avons réussi à trouver de nouvelles sources de financement mais pas suffisamment pour combler les dettes occasionnées par une activité très gourmande en cash."

Mindlytix s'est lancé en 2015 pour permettre aux marques de qualifier des moments de vie des internautes, des périodes de 5 à 10 minutes, durant lesquelles leur état d'esprit, c'est-à-dire leurs priorités fonctionnelles et émotionnelles, restent inchangées. De quoi proposer en temps réel des offres commerciales en adéquation avec les priorités de la cible. Mindlytix analyse près de 3 milliards de points de contacts et flux de données chaque jour via les DSP, ad-exchanges et sites annonceurs sur lesquels la société pose un tag. "Nous avons un peu ajusté l'offre, en proposant également tout un volet plus marketing, basé sur des insights et études de marché", précise Luc Tran-Thang.

La procédure de redressement judiciaire n'entrave en rien le développement commercial de Mindlytix, assure Luc Tran-Thang. La start-up a récemment lancé une collaboration avec Amnet, le trading desk du groupe Dentsu Aegis Network pour définir des segments basés sur la "reprise d'attention", également appelés "first touch". "Il s'agit de cibler les internautes après une période d'inactivité sur Internet pour espérer préempter leurs premières minutes d'attention quand ils reprennent leur navigation en ligne", explique Luc Tran-Thang. Toujours dans le but de leur proposer des messages publicitaires qui seront mieux mémorisés et plus engageants.

Mindlytix revendiquait un chiffre d'affaires de 297 000 euros en 2015. "Ce montant n'a eu de cesse de croître depuis", précise sans plus de détails Luc Tran-Thang. La société aux 17 collaborateurs a deux options : poursuivre son redressement en solitaire, "nous allons être rentables dans les mois qui viennent", assure Luc Tran-Thang, ou associer son destin à celui d'une entreprise du secteur. "Nous discutons avec des investisseurs et repreneurs potentiels. Nous sommes dans un secteur, le big data, qui est très attractif."