Shopping et publicité, Google montre les muscles au Google Marketing Live

Shopping et publicité, Google montre les muscles au Google Marketing Live Le géant de la publicité a profité de son événement annuel pour dévoiler une série de fonctionnalités qui doivent permettre aux retailers de booster la visibilité de leurs produits et les achats qui vont avec.

Alors qu'Amazon attaque frontalement Google sur son cœur de métier, la publicité, la firme de Mountain View est bien décidée à lui rendre la pareille. Elle a en effet profité de son grand événement annuel, Google Marketing Live, pour faire de nouvelles annonces dans l'e-commerce.  Google a ainsi dévoilé la refonte de la homepage de son comparateur de prix Google Shopping qui devient personnalisable pour permettre aux consommateurs de comparer et filtrer les produits selon des critères tels que le prix ou la marque. Google en profite pour "tuer" l'application stand-alone de son service de livraison, Google Express, disponible uniquement aux Etats-Unis. Ce dernier est fusionné avec Google Shopping et les produits éligibles au programme Express sont identifiables via la présence d'un petit caddie bleu au sein de l'image produit.

Conscient que les clients sont de plus en plus nombreux à acheter en ligne puis récupérer leur produit en magasin (45% des internautes dans le monde, selon une récente étude Google), Google va désormais permettre aux retailers qui communiquent via Shopping de proposer cette option. Ces derniers n'auront qu'à créer une landing page permettant au client de savoir quels produits sont en stock, dans quels points de vente, et de configurer la date de récupération du colis.

"Les utilisateurs pourront acheter un produit mis en avant dans une vidéo Youtube tout en continuant à la regarder"

Dans le bras de fer qui l'oppose à Amazon, Google compte beaucoup sur la marketplace "Google Shopping Actions"  (GSA) qu'il a lancée officiellement en France fin mars. Des boutons "Acheter avec Google" font depuis cette date leur apparition au sein de Google Shopping. Ils seront, plus tard dans l'année, intégrés à deux autres environnements Google : Youtube et Google Images. "Nous rendons Google plus shoppable", a justifié Brad Bender, vice-président au sein de la division pub du groupe lors de l'événement. C'est une bonne nouvelle pour les retailers membres du programme qui accéderont donc à des audiences conséquentes. En cliquant sur ces formats de publicités intégrées, le shopper pourra acheter le produit qu'il désire tout en restant dans l'environnement Google. "Les utilisateurs pourront acheter un produit mis en avant dans une vidéo tout en continuant à la regarder", a ainsi annoncé Oliver Heckmann, VP en charge du voyage et du shopping chez Google.

Il s'agit pour Sébastien Broussois, expert SEA chez Resoneo qui a fait le déplacement à San Francisco, de "la plus gros annonce de ce Google Marketing Live".  "Les publicités GSA devraient s'emparer, au sein de Youtube et Google Image, d'emplacements jusque là réservés à Google Shopping", explique-t-il. Un casse-tête financier en perspective pour Google qui monétise les publicités GSA au coût par vente réalisée et celles de Shopping au coût par clic. "Le premier permet des niveaux de rémunération plus élevés mais plus aléatoires. Les taux de transformation devront être au rendez-vous pour que Google s'y retrouve", analyse Sébastien Broussois. 

Toujours côté pub, Google a annoncé l'introduction d'un nouveau format d'annonces baptisées "Discovery Ads". Ces dernières seront diffusées sur le fil "Découverte" de l'application Google (qui touche 800 millions d'utilisateurs mensuels dans le monde), YouTube ou encore l'onglet "Promotions" de Gmail. L'ambition de ce format natif très visuel et mobile first ? Permettre aux annonceurs de cibler leurs audiences au travers des différents environnements Google en s'appuyant sur les informations que ce dernier détient : les vidéos qu'ils regardent sur Youtube, les sites Web qu'ils consultent ou les applications qu'ils téléchargent. "A partir de créations fournies par les annonceurs ou les agences, et grâce au machine learning, Google est capable de générer et diffuser la meilleure publicité, en mode natif, sur chaque propriété de Google", explique le groupe. Ce format va être accessible à l'ensemble des annonceurs dans le monde plus tard dans l'année.

Exemples de Discovery Ads. © Google

Google a également annoncé étendre son format "Showcase shopping ads" à de nouveaux environnements dont Google Images, le fil "Découvertes" et plus tard Youtube. Ce format, qui permet aux marques de regrouper une sélection de produits associés au sein d'une bannière, est également très populaire au sein de Facebook. Et à en croire Google, il favorise très fortement la découverte de nouveaux produits par les utilisateurs. 80% du trafic généré par les Showcase Shopping ads vers les sites de retailers concerne de nouveaux visiteurs, assure Google.  "C'est un format qui permettra aux annonceurs de se positionner sur des requêtes assez généralistes et pas faciles à adresser", analyse Sébastien Broussois.  Avec la clé des taux de conversion pas forcément élevés mais des CPC assez bas et donc un ROI intéressant, selon notre expert.

Côté SEA , Google a officialisé le déploiement dans l'année d'un nouveau format plus visuel baptisé Gallery Ads. Ce dernier sera déployé en haut des résultats de recherche sur mobile. Il sera composé d'un assemblage de 4 à 8 images produit que l'utilisateur peut faire défiler. L'annonceur peut renseigner jusqu'à 70 caractères par image et paie l'enchère proposée lorsque l'utilisateur clique sur la publicité ou fait défiler les images. Google explique que ce format génère 25% d'interactions en plus que les autres formats pubs search. "Je doute que Google le propose pour les requêtes les plus concurrentielles, car cela signifie sacrifier la présence d'une deuxième annonce pub", tempère Sébastien Broussois.

Si la keynote principale a été plutôt chiche en annonces SEA, ce n'était pas le cas de toutes les conférences qui ont émaillées les deux journées d'événements. Tenu au secret par un accord de NDA, Sébastien Broussois ne peut pas en dire plus mais assure que "la deuxième partie de l'année 2019 sera très riche en annonces de ce côté là."