AOL revient sur les marchés avec un nouveau busines model


Séparé de Time Warner, et désormais indépendant, AOL fait son retour en bourse. Mais les analystes attendent de voir les premiers effets de sa nouvelle stratégie publicitaire.

Huit ans après avoir quitté la bourse au cours d'une opération le valorisant 165 milliards de dollars, AOL fait un retour bien plus discret sur les marchés. Diminué par une fusion ratée, qui était pourtant la plus grosse opération financière jamais réalisée à l'époque, AOL ne vaut désormais plus que 2,5 milliards de dollars.

Le 16 novembre dernier, AOL en valait encore plus de 3 milliards, selon le cours de clôture de Time Warner. Mais entre temps, sa valeur est tombée sur le marché gris. Et pour son premier jour de cotation, le titre AOL perdait encore 2,49 % vendredi 11 décembre à midi. Signe d'un accueil plutôt frais des investisseurs.

Pour relancer cette tendance, ses dirigeants misent sur le modèle publicitaire du groupe. Si l'activité de fournisseur d'accès du groupe est en décroissance, elle génère encore du cash avec ses 4,9 millions d'abonnés. Grâce à ces revenus, son PDG Tim Armstrong espère pouvoir opérer la transition avec le nouvel AOL : un groupe de contenus fondé sur un modèle publicitaire. Aujourd'hui, AOL revendique une audience de 100 millions de visiteurs uniques aux Etats-Unis et 250 millions dans le monde, grâce à ses 80 sites Internet, dont le réseau social Bebo.

Cependant, dans un contexte difficile, ses revenus publicitaires déclinent de plus en plus – moins 18 % au troisième 2009 trimestre à 415 millions de dollars. La mutation du groupe prévoit donc en parallèle une drastique réduction de sa voilure. AOL, qui comptait encore 19 000 employés en 2006 n'en comptera plus que 4 400 au terme d'un énième plan social annoncé par Tim Armstrong en début de mois. De quoi inciter certains analystes à se demander si AOL n'est finalement pas sous-valorisé aujourd'hui. Les plus prudents préfèrent tout de même attendre un an afin de juger si cette stratégie se traduira par un retour à la hausse de ses revenus publicitaires.