Cookies publicitaires : Bercy ouvre la voie à un opt-in par défaut

Le ministère de l'Economie qui va transposer le "paquet télécom" par voie d'ordonnance veut imposer un accord préalable des internautes avant qu'un site ou une régie place un cookie sur son ordinateur.

Les régies publicitaires vont devoir faire preuve de plus de transparence sur leurs cookies. C'est du moins ce qu'entend leur imposer le gouvernement, après le vote jeudi 10 février du projet de loi transposant en droit français le "paquet télécom". Ce texte, déjà voté en première lecture par l'Assemblée nationale le 14 janvier autorise le gouvernement à transposer l'ensemble des directives du texte européen par voie d'ordonnance. Cette transposition doit avoir lieu avant le 25 mai.

Bercy, en charge de ce dossier, souhaite que l'utilisateur puisse refuser le stockage de cookies sur son ordinateur. Pour cela, le site ou la régie émetteur devra informer clairement l'internaute de la finalité de ce fichier et demander son accord préalable avant de le stocker. Les cookies nécessaires à la navigation des internautes (stockant les identifiants et mots de passe pour accéder automatiquement à un service ou les éléments d'un panier d'achat) ne seront pas concernés par ces restrictions.

Cet encadrement plus sévère de l'utilisation des cookies devrait immanquablement compliquer la tâche des acteurs de la publicité en ligne, qui utilisent notamment ces fichiers pour affiner leurs techniques de ciblage, mais aussi pour mesurer la pression publicitaire (capping) d'une campagne pour un internaute donné. En respectant cette consigne, régies et ad servers devraient faire face à de multiples refus de traçage publicitaire de la part des internautes et donc une probable baisse de leur activité.

En septembre dernier, Jérôme de Labriffe, le président de l'Interactive Advertising Bureau France (IAB) estimait que "l'opt-in pour des cookies n'a pas de sens" (lire son interview, 'Nous assistons à un retour de la confiance des annonceurs', du 13/09/2010). La branche européenne de l'IAB estime par ailleurs que la publicité en ligne permet d'accéder gratuitement à l'équivalent de 40 euros de services en ligne par foyer et par mois. Une somme dont les internautes devraient s'acquitter si l'e-pub n'existait pas.