L'UE ouvre une enquête sur Google pour abus de position dominante

L'enquête fait suite à des plaintes de services de recherche en ligne concurrents.

Google viole-t-il la législation européenne antitrust avec son moteur de recherche ? Pour le savoir, la Commission a décidé d'ouvrir une enquête. Cette décision fait suite aux plaintes émanant de "fournisseurs de service de recherche en ligne" pour qui "leurs services seraient pénalisés dans les résultats de recherche payants et gratuits de Google". Bruxelles avait reçu en février 2010 des plaintes du moteur français Ejustice et de Ciao, un comparateur de prix de Microsoft (Lire Bruxelles pourrait ouvrir une enquête antitrust sur Google, du 24/02/2010).

Les plaignants, parmi lesquels se trouveraient donc des comparateurs de prix, estiment que Google les a volontairement abaissés dans la hiérarchie des résultats naturels. Ils accusent le moteur d'avoir au contraire favorisé ses propres services de comparaison ou de "recherche verticale". Une accusation déjà portée contre Google, dernièrement par un chercheur d'Harvard (Lire La partialité du moteur Google démontrée, du 17/11/2010).

Les liens sponsorisés sont également visés. L'enquête devra vérifier que Google n'a pas cherché à pénaliser ses concurrents en abaissant leur "Score de qualité", l'un des facteurs qui détermine la place et le prix des liens sponsorisés.

Bruxelles enquêtera par ailleurs sur des exclusivités que Google demanderait. Le moteur interdirait par exemple à des sites Web d'utiliser les solutions publicitaires de concurrents, et restreindrait la portabilité de campagnes publicitaires vers d'autres plateformes, selon les plaignants. L'enquête portera aussi sur les contrats exclusifs signés entre Google et des fabricants d'ordinateurs et des éditeurs de logiciels.

La Commission précise que l'ouverture de l'enquête ne signifie pas qu'elle détient la preuve d'une infraction et ajoute qu'il n'y a pas de limites de temps à cette procédure.