Ezakus devient américain pour séduire clients et investisseurs

Ezakus devient américain pour séduire clients et investisseurs Son fondateur est installé depuis janvier à New-York, où il veut imposer sa solution de pretargeting auprès des médias et de leurs clients annonceurs.

Après avoir quasiment verrouillé le marché français aux côtés de son concurrent allemand Nugg.ad, Christophe Camborde, le fondateur d'Ezakus, a pris la décision courant janvier 2014 de s'installer à New-York pour procéder au développement de sa start-up aux Etats-Unis. Une démarche qui aboutit aujourd'hui à l'intégration de la SA Ezakus, la société française, au sein d'Ezakus Inc, sa désormais maison-mère américaine. "Ezakus Inc passe du statut de filiale commerciale à celui de tête de pont du groupe, mais nous ne faisons pas pour autant une croix sur notre ancrage hexagonal", tient à préciser Christophe Camborde. Ainsi, le pôle R&D de Bordeaux, constitué de près de 40 collaborateurs, reste en place.

Ce tour de passe-passe administratif va surtout permettre à Ezakus d'acquérir ce vernis US qu'il juge indispensable pour percer outre-Atlantique. "Au contraire d'un Criteo qui était déjà suffisamment gros et reconnu au moment de l'introduction en bourse de sa 'SA', nous devions passer par ce changement de nationalité pour gagner en attractivité auprès de la clientèle d'éditeurs que nous ciblons et auprès de fonds américains dont nous espérons qu'ils participeront à notre prochaine levée de fonds". Ezakus, qui vient tout juste de boucler une levée de fonds d'1,5 million d'euros auprès de son actionnaire historique, IdInvest, voit donc déjà plus loin.

Il faut dire que le développement outre-Atlantique du spécialiste de la qualification et du ciblage d'audience pour le compte d'éditeurs s'est accompagné d'une diversification de son offre. "J'ai très vite compris que je ne pourrais pas y déployer mon business model historique car trois sociétés captent 90% du marché." D'où la nécessité pour Ezakus de changer son fusil d'épaule en misant sur une offre sur laquelle la société planchait déjà depuis quelques temps : le pretargeting. Et permettre à un annonceur d'acheter des impressions touchant des prospects potentiels, en fonction de sa cible. "On se met à l'arbitrage et on vend désormais du clic à l'annonceur, comme le fait un Criteo, sauf que nous appliquons ce modèle en haut du tunnel de conversion", explique Christophe Camborde. La société prend donc plus de risques que le spécialiste du retargeting qui cible lui des internautes déjà passés par le site de son client et plus à mêmes de convertir, donc. Ezakus a déployé la même mécanique sur mobile, "avec moins de finesse dans le ciblage forcément". C'est toutefois l'offre qui connait la plus forte traction commerciale. "En 2015, l'objectif est de réaliser 50% de notre chiffre d'affaires aux Etats-Unis", conclut Christophe Camborde.