Décryptage : que proposent les fournisseurs de data ? Criteo s'est aussi reconverti dans le Big Data

Les spécialistes de l'e-marketing n'auront pas manqué de noter le virage opéré par Criteo, mi-2012, abandonnant son costume de leader du retargeting, pour endosser celui, moins étriqué, de spécialiste du Big data. Après avoir inauguré en grandes pompes son tout nouveau centre de R&D à Paris, Criteo Labs, la pépite du Web français, qui prévoit une introduction en Bourse dans le courant de l'année, s'est transformée en apôtre de l'exploitation de la donnée dans la prise de décision en temps réel. Il faut dire que Criteo, qui compte plus de 3 000 clients, a bâti son succès fulgurant grâce à cet or noir qu'est la data, qui alimente son système de reciblage publicitaire.

Brasser beaucoup de data pour rentabiliser un modèle au CPC

La promesse à destination des annonceurs est aussi simple qu'elle est complexe à mettre en place : adresser la bonne bannière à la bonne personne au bon moment. Pour y arriver, la société brasse une énorme quantité de données récoltées au gré de la navigation de l'internaute sur le site de l'annonceur. Données qui vont des caractéristiques socio-démographiques au type et nombre de pages vues, en passant par les mots clés tapés dans le moteur de recherche et l'historique d'achat. De quoi mesurer le degré d'engagement de l'internaute et le qualifier pour savoir s'il s'agit d'un simple visiteur, d'un prospect ou d'un acheteur. Tout ceci doit permettre aux annonceurs de créer des campagnes distinctes avec des coûts par clic (CPC) différents en fonction du profil du visiteur. Son terrain de jeu préféré ? Les ad-exchanges dont il se dit souvent que la société est leur acheteur numéro 1, n'en déplaise aux trading desks des grands groupes de communication.

La marketplace promet aux petits éditeurs de fortes hausses leur CPM

Pour parvenir à une telle formule, la société a développé son propre algorithme, qui analyse les données présentes sur sept data-centers, en France, aux États-Unis ou encore au Japon. Sur les 600 employés que compte Criteo, près de 40% sont des ingénieurs, pour la plupart basés à Paris, dont le but est de faire tourner la machine. Largement de quoi rentabiliser son business model de coût par clic. Côté éditeurs, les petits et moyens sites peuvent rejoindre la Criteo Publisher Marketplace grâce à laquelle la société leur promet de monétiser 20 à 40% de leurs visites sur la base de CPM optimisés par les performances des bannières de Criteo.