Olivier Moustacakis (eSearch Vision) "De vraies opportunités s'offrent aux spécialistes du SEM"

Pour la rentrée, le JDN interviewe chaque jour un dirigeant de l'e-business qui livre ses prévisions de marché pour le second semestre. Aujourd'hui, Olivier Moustacakis, PDG et co-fondateur d'eSearch Vision.

 

Quelles sont vos prévisions pour le marché du search engine marketing au second semestre ?

Olivier Moustacakis. De prime abord, il faut noter que le premier semestre n'a pas été brillant pour la profession. Au niveau européen, d'importants annonceurs ont fait faillite tandis que d'autres ont purement et simplement coupé leurs budgets marketing. Mais la France est le pays qui a le moins souffert car on y trouve beaucoup d'amortisseurs sur le plan structurel, ne serait-ce qu'en matière de licenciement par exemple. Il y a donc moins de ruptures brutales.

On observe aussi que les annonceurs qui ont ralenti leurs investissements au premier semestre reviennent en force au second. De très importants annonceurs qui avaient stoppé leurs investissements en SEM au premier semestre ont repris en août, notamment dans le secteur du crédit. Bref, la croissance des investissements sera clairement plus forte pour cette fin d'année. 

La crise a-t-elle un impact sur le comportement des annonceurs ?

Avant la crise, les annonceurs avaient un budget à dépenser. Aujourd'hui ils ont un budget à rentabiliser. Les grands annonceurs plurimédia, pour lesquels le search ne présentait pas véritablement d'enjeu à leurs yeux, commencent à l'introduire dans leur réflexion et sont réceptifs aux discours des agences. De véritables opportunités se présentent donc pour les spécialistes du métier.

"Les annonceurs manifestent de manière croissante leur besoin de connaître et maîtriser le SEM"

Qu'en est-il pour eSearch Vision ? Comment allez-vous terminer l'année ?

eSearch Vision a pour sa part enregistré une croissance de 10 % au premier semestre grâce au gain de grands comptes tels qu'Orange et Canal+, sans quoi nous aurions eu une baisse de 5 %. La société aura géré cette année 300 millions de dollars pour les annonceurs au niveau international contre 200 millions en 2008. Et la France en représente 45 % en 2009, contre 50 % l'année dernière. Bien que nous espérions une croissance du chiffre d'affaires de 50 à 60 % cette année, nous devrions tout de même atteindre +15 à 20 %, compte tenu du contexte de marché.

Pour soutenir notre croissance, nous avons lancé il y a près de deux mois maintenant la cinquième version de notre plate-forme de search afin de répondre aux besoins des annonceurs qui, de plus en plus, gèrent leurs campagnes directement en interne via des technologies utilisées sous licence. Ils manifestent de manière croissante leur besoin de connaître et maîtriser ce levier. C'est une tendance aujourd'hui très développée aux Etats-Unis et qui émerge en France.  

Enfin, nous avons signé un partenariat avec une agence afin de lui fournir notre outil et notre expertise. Il sera annoncé d'ici la fin du mois. Les acteurs du marché publicitaire réalisent en effet que faire du search est compliqué et qu'ils n'ont pas la capacité à développer des outils et une expertise suffisamment rapidement pour s'imposer.

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