Jeux d'argent : les restrictions publicitaires favoriseront le Web


Chaînes privées, stations de radios et agences médias dénoncent les limitations que propose le CSA pour la publicité autour des jeux d'argent en ligne. Internet, qui échappe au contrôle du CSA, deviendrait plus attirant pour les annonceurs.

L'ouverture du marché français des jeux d'argent en ligne profitera-t-elle à l'Internet en matière de publicité ? C'est ce que craignent les patrons de radios et de télé, mais également les agences médias et certains organismes professionnels, qui contestent un projet de délibération du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) visant à réglementer la publicité pour ce type de produits.

Le CSA, qui a lancé le 22 avril une consultation publique (jusqu'au vendredi 7 mai) suggère d'interdire la publicité pour les jeux d'argent en ligne entre 5 heures et 22h30 en télévision et radio. Ces publicités devront par ailleurs, comme le prévoit la loi votée le 6 avril à l'Assemblée nationale, comporter un message d'avertissement censé prévenir l'addiction au jeu. L'INPES propose déjà deux exemples : "Endettement, dépendance, isolement, jouer comporte des risques" et "Famille, vie sociale, santé financière, êtes-vous prêts à tout miser ?"

Certains représentants de ces secteurs, qui attendaient beaucoup en termes de recettes publicitaires de l'ouverture de ce marché, estiment que ces contraintes vont tout simplement pousser les opérateurs de paris à bouder la télévision et la radio. Les deux seules entreprises encore autorisé à proposer des paris et des jeux d'argent en France, le PMU et la Française des Jeux, pourraient également être tentés de réduire leurs investissements en TV et Radio. Internet, qui échappe au contrôle du CSA, ne serait pas concerné par ces mesures et devrait donc être le principal bénéficiaire publicitaire de l'ouverture des paris en France.