Iliad fait bondir ses bénéfices malgré une croissance ralentie

Conquête d'abonnés pratiquement au point mort, faible croissance du chiffre d'affaires... 2010 a été morose pour la maison-mère de Free, qui réussit pourtant à augmenter de 78% ses bénéfices.

La croissance d'Iliad a fortement ralenti en 2010. A commencer par le chiffre d'affaires, en hausse de seulement 4,3 %, à 2,04 milliards d'euros. Il avait progressé l'année dernière de près de 25 %, même si l'intégration d'Alice dans les comptes avait alimenté artificiellement cette croissance. Reste que la marque Free n'est plus la locomotive qu'elle était jusqu'à présent, puisque son chiffre d'affaires ne gagne que 5 %.

Cela se retrouve dans les recrutements de nouveaux abonnés. 191 000 ont rejoint le FAI historique d'Iliad sur l'année, et 113 000 ont quitté Alice. Au total, le parc d'Iliad n'a donc augmenté que de 78 000 abonnés, contre 231 000 l'année précédente, un chiffre déjà en forte baisse. En comparaison, SFR dit avoir recruté 443 000 abonnés Internet, et Orange 274 000.

Mais contrairement à ses concurrents , Iliad a très fortement amélioré sa rentabilité. Son bénéfice net gagne ainsi 78 %, à 313 millions d'euros. A noter qu'Alice n'est plus un poids pour la rentabilité du groupe.

Fait nouveau pour Iliad, les appels téléphoniques, la vidéo à la demande (VoD) et autres "services à valeur ajoutée" n'alimentent presque plus la croissance. Ils n'ont augmenté que de 2,9 %, à 489 millions d'euros, principalement à cause de la baisse des terminaisons d'appels fixes et de l'inclusion de nouveaux pays dans le forfait. La part du parc dégroupé atteint 89,2 %.

L'essor de la fibre optique et l'arrivée du mobile pourrait permettre à Iliad de renouer avec une croissance soutenue dans les prochaines années. Le FAI table sur 100 000 abonnés à la fibre en fin d'année et confirme l'objectif de couvrir 4 millions de foyers fin 2012. L'offre mobile est attendue début 2012, avec une couverture d'au moins 27 % de la population française via le propre réseau de Free. Le groupe a dépensé pour sa future offre 262 millions d'euros en 2010, dont 243 consacrés à l'achat de la licence.