Jean-Marc Siano (PDG de Nouvelles Frontières) "Nous abordons une période difficile avec des fondamentaux retrouvés"

Après plusieurs années de pertes, Nouvelles Frontières retrouve l'équilibre. Juste à temps pour affronter la crise. Son PDG, Jean-Marc Siano, revient sur la stratégie du voyagiste.

 

JDN. Nouvelles Frontières annonce ses résultats pour son exercice 2007/2008. Le groupe est-il revenu à l'équilibre ?

Jean-Marc Siano. Oui, et c'était une promesse que j'avais faite en septembre 2006 en arrivant au poste de président de Nouvelles Frontières : retrouver en deux ans un résultat opérationnel positif. C'est chose faite puisqu'il atteint 11,2 millions d'euros, en hausse de 47 millions. Après coûts de restructuration, on arrive à un EBITDA de 648 000 euros. En revanche je ne peux pas communiquer le bénéfice net car il est consolidé au niveau du groupe TUI Travel. Mais je peux vous dire qu'il n'y a pas d'impôts à enlever car nous bénéficions d'un crédit d'impôts. Quant au chiffre d'affaires, il recule de 0,5 %, à 1,098 milliard d'euros, conformément à notre stratégie de réduction de la capacité de Corsair et de l'abandon de destinations non rentables pour Nouvelles Frontières.

Internet a-t-il joué un rôle dans votre santé retrouvée ? Vous semblez toujours miser sur les agences physiques plus que sur Internet...

Non, nous misons sur les deux. Internet a été identifié comme un des leviers importants pour redresser la situation. Il y a deux ans nous avons fait une étude qui montrait que nous couvrions moins de la moitié du territoire français. Pour remédier à cela, nous avons décidé d'une part d'ouvrir de nouvelles agences et d'autre part de mettre en place une politique multicanale en développant l'activité en ligne complémentaire. Le chiffre d'affaires Internet a été multiplié par trois en deux ans, à 178 millions d'euros, dont 110 millions pour le site de Nouvelles Frontières, le reste pour celui de Corsair.

Mais il est vrai que nous n'avons pas abandonné nos agences, comme la pensée commune dans le secteur nous y incitait il y a quelques années. Au contraire, nous en avons ouvert quand d'autres en fermait. Car elles permettent d'atteindre un autre profil de clients en proposant conseils et sécurité. Aujourd'hui, notre réseau compte 283 agences. L'agence est le meilleur ami d'Internet et inversement car la bonne santé d'un canal profite à l'autre.

Le ralentissement économique touche le tourisme de plein fouet. Comment comptez-vous y faire face ?

D'abord, je me réjouis d'aborder cette période difficile avec des fondamentaux retrouvés. Car la crise est une réalité, puisque nous enregistrons un recul de 8 % sur la période d'hiver. Le pouvoir d'achat des Français est là mais les décisions d'achat ont été reportées. Nous allons essayer de déclencher ces décisions en proposant des prix exceptionnellement bas. Par ailleurs nous adapterons nos capacités et seront prudents sur les dépenses.