Michaël Benabou (Vente Privée / VP Voyages ) "Nous visons un volume d'affaires de 100 millions d'euros d'ici trois ans"

Très discrète jusqu'à présent, l'activité voyages et loisirs de Vente Privée prend néanmoins de l'ampleur. Le co-fondateur en charge du développement de la société dévoile ses ambitions pour VP Voyages.

JDN. Que propose concrètement VP Voyages ? 

Michaël Benabou. Il s'agit de l'activité voyage de Vente-privee.com au travers de laquelle nous proposons des ventes événementielles de séjours et de loisirs, des offres packagées négociées auprès des voyagistes et opérateurs de loisirs. Chaque vente est dédiée à un partenaire et dure maximum trois jours. Elle n'est annoncée que deux jours auparavant afin d'éviter de concurrencer déloyalement les réseaux de distribution de nos partenaires. 

"Nous avons déjà effectué des ventes pour Accor Thalassa, le Parc Astérix, Disneyland Paris, Nouvelles Frontières..."

VP Voyages est très discret pour le moment. Quand avez-vous lancé la marque ?

Il y a huit mois seulement, alors que nous testons le service depuis 2008 avec Promovacances. Nous avons été juridiquement obligés de distinguer l'activité voyage de l'activité traditionnelle de Vente Privée, d'où la marque VP Voyages et le site dédié. La marque a été déposée dans tous les pays ou Vente Privée est présent.

L'offre est loin des produits jusque-là proposés par Vente-privee.com...  

Pas tellement. La vocation de Vente Privée est finalement de vendre une solution qui valorise les produits ou services invendus, quels qu'ils soient. Nous souhaitons donc également répondre aux besoins des voyagistes qui font face à des problématiques de yield management et pratiquent régulièrement du déstockage. Vente Privée dispose des serveurs et infrastructure nécessaires pour réceptionner sur son site jusqu'à 200 000 personnes en même temps, ce n'est pas le cas de tous les voyagistes. C'est pourquoi nous sélectionnons des acteurs de taille importante sur le marché, disposant de capacités techniques suffisantes sur Internet. 

Avec quels opérateurs avez-vous déjà signé ? Quelles sont les opérations à venir ?

Nous avons déjà effectué des ventes pour Accor Thalassa, l'agence de voyages Asia ou encore le Parc Astérix. En mars 2010 par exemple, nous avons proposé des offres sur Disneyland Paris, comprenant le billet d'entrée et la chambre d'hôtel. L'opération s'est conclue par une dizaine de milliers de nuitées réservées. Le 16 avril 2010 a été ouverte une vente avec Nouvelles Frontières. Le 20 avril est prévu une vente concernant Xanadu, une station de ski proche de Madrid, ouverte toute l'année. Nous avons également vendu des places de spectacles pour "Zorro" ou encore "Le Roi Lion".

Une douzaine d'opérations est prévue pour le second trimestre 2010 en France, en Allemagne et en Espagne. L'offre se renouvelant en permanence, nous pouvons faire quatre à cinq opérations par an avec un voyagiste donné, contre seulement deux pour des marques de mode.  

Pourquoi vous limitez-vous aux offres packagées ?

Un vol sec par exemple n'est pas vendable, car il faudrait pouvoir proposer un calendrier et des délais très larges, ce qui est peu compatible avec des prix imbattables. Nous avons testé la location de voitures aussi, mais ça n'a pas fonctionné car les internautes ne savent pas à l'avance qu'ils en auront besoin. Idem pour les nuits d'hôtels. Le package est forcément plus séduisant.

"VP Voyages prend une commission ded 10 à 20 % sur le prix de vente"

Quels sont vos objectifs ?

VP Voyages prend une commission sur le prix de vente, variant entre 10 à 20 % selon les produits. Dans trois ans, nous voulons atteindre un volume d'affaires de 100 millions d'euros, soit en moyenne une opération par jour en Europe. En clair, nous souhaitons jouer un rôle sur ce marché.

N'est-il pas risqué de se lancer sur un marché déjà occupé, notamment par Voyage-Prive.com ?

Beaucoup de gens font à tort l'amalgame entre Voyage Privé et Vente Privée. De plus nous n'avons pas vraiment la même activité puisque VP Voyages négocie avec les voyagistes leurs fins de séries tandis que Voyage Privé fabrique lui-même ses offres, de manière très qualitative d'ailleurs. Ceci étant dit, je pense que l'offre de Vente Privée est plus puissante car nous ne vendons pas que des voyages. Lorsque l'on ne vend qu'un seul type de produit, le client achète une fois, deux fois, puis se lasse. Notre force est de proposer toutes sortes de produits qui se renouvèlent chaque jour, rendant le site plus attractif.   

De quels moyens disposez-vous pour soutenir vos ambitions ?

Pour le moment nos offres VP Voyages ne bénéficient pas de newsletter dédiée. Les offres sont donc adressées à l'ensemble des membres de Vente Privée, soit 10,5 millions de personnes en Europe dont 7,5 millions en France. Globalement, 2,5 millions de personnes se connectent chaque jour sur Vente Privé en Europe, dont 2 millions rien qu'en France.

La difficulté est d'accélérer en France et de démarrer à l'étranger. Notre effectif n'est composé que de trois personnes en France pour le moment et nous poursuivons encore les tests auprès de grands voyagistes en France comme à l'étranger. La majorité de ceux que nous avons déjà effectués sont très concluants. Notre idée est d'étendre le service dans les pays où Vente Privée est présent. Nous allons d'ailleurs très certainement ouvrir en Italie prochainement.