Colonisation agricole : l'état des lieux L'Asie centrale : des friches à la merci des investisseurs
L'Asie centrale, et particulièrement les anciens pays de l'Union soviétique, recèle d'immenses étendues disponibles. Or, "l'envolée des prix agricoles a incité les investisseurs à s'intéresser à l'agriculture alors qu'avant ils investissaient plutôt dans le pétrole, le métal ou le gaz", expliquait en septembre l'analyste Dmitri Katalevski, du cabinet de conseil Deloitte.
Deux fonds d'investissement suédois, Black Earth Farming et Alpcot Agro, contrôlent ainsi respectivement 323 000 et 161 000 hectares de terres en Russie et en Ukraine (Europe de l'Est). En mai 2008, le gouvernement libyen a conclu avec l'Ukraine un contrat qui prévoit la mise à disposition de 247 000 hectares de terres agricoles contre la fourniture de pétrole et de gaz.
A l'autre bout du continent, la Chine se serait déjà accaparé sans bourse délier de larges portions de terres du côté russe, selon des sources russes non officielles citées par la presse.
Encore non touchée, la Mongolie pourrait être la prochaine cible. Les Sud-Coréens chercheraient à y louer 270 000 hectares pour cultiver du blé ou du maïs.
Pays acquéreur | Surface (hectares) | Pays cible |
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Source : FAO, GRAIN, Reuters, GTZ, farmlandgrab.org, JDN | ||
Corée du Sud | 782 000 | Russie, Mongolie |
Suède (Alpcot Agro, Black Earth Farming) | 492 000 | Russie |
Emirats arabes unis (Abraaj Capital) | 324 000 | Pakistan |
Libye | 247 000 | Ukraine |
Suisse (Crédit Suisse) | 161 000 | Russie |
Royaume-Uni (Landkom) | 100 000 | Ukraine |
Danemark (Trigon) | 100 000 | Russie |
Chine | 87 400 | Russie, Kazakhstan |
Etats-Unis (Morgan Stanley) | 40 000 | Ukraine |
France (AgroGénération) | 22 000 | Ukraine |