Colonisation agricole : l'état des lieux Madagascar, symbole d'une "néocolonisation"

plus de 800 000 hectares de terres malgaches seraient sous contrôle étranger.
Plus de 800 000 hectares de terres malgaches seraient sous contrôle étranger. © Emilie Jolivet

En 2008, Madagacar est devenu un symbole de la résistance contre "l'accaparement" des terres agricoles.

A l'époque, la compagnie sud-coréenne Daewoo avait négocié avec le gouvernement malgache la location de 1,3 million d'hectares. Une surface colossale, équivalente à la moitié de la Belgique. Le bail, d'une durée de 99 ans, devait permettre d'assurer une production annuelle de 5,5 millions de tonnes de maïs à la Corée du Sud.

La révélation de ce projet a suscité une vague de colère dans tout le pays, provoquant même la chute du gouvernement Ravalomanana. Le nouveau président malgache, Andry Rajoelina, a vivement dénoncé la politique de son prédécesseur.

Des projets d'acquisitions toujours en cours

Mais cet épisode n'a pas découragé les autres investisseurs. En janvier, le groupe indien Varun Industries a entamé les démarches pour louer sur une durée de 50 ans 232 000 hectares dans la région de Sofia, au Nord de l'île. Et si ses plans sont pour l'instant en suspens, un porte-parole de la firme a déclaré fin septembre 2009 au Times of India que les pourparlers étaient toujours en cours et s'affichait "optimiste".

Or les trois quarts de ces terres sont déjà utilisées. Les paysans seraient donc contraints de la céder, ce qui ne manquerait pas de provoquer de nouvelles protestations.