Les plus gros négociants en vin de France Christian Moueix, archéologue et héritier de négociant bordelais

plusieurs vignobles de saint-emilion.
Plusieurs vignobles de Saint-Emilion. © Véronique Robert

Famille de négociants emblématique de la région bordelaise, les Moueix ne sont pourtant pas issus du sérail. Corrézien sans le sou, la stature de Jean-Pierre Moueix, disparu en 2003, domine encore les vignes de la rive droite de la Garonne. En 1937, c'est lui qui fonde à Libourne l'entreprise de négoce, adossée à la propriété de Château Fonroque, un Saint-Emilion dans lequel il a investi avec l'aide de sa famille. Afin de vendre sa production et celles de quelques voisins, il choisit de ne s'adresser qu'à des grossistes. Et grâce à de premiers contrats outre-Atlantique, dans les années 50, il acquiert d'autres châteaux dont le fameux Petrus. Vignoble qu'il fait connaître aux Kennedy, qui en régalent leurs invités.

Le roi de Pomerol, ainsi propulsé sur l'orbite de la célébrité, s'empare en trois décennies d'une vingtaine d'autres châteaux : La Tour du Pin Figeac, Rochebrune, Lafleur Gazin, Latour à Pomerol, Trotanoy...

En 1978, il passe la main à son fils, Christian, archéologue de formation. Il perpétue l'œuvre de son père en se spécialisant dans les appellations les plus prestigieuses du Libournais et en développant une activité de vrac (non mis en bouteille) alimenté par les producteurs locaux. Aujourd'hui, Christian Moueix, 194e fortune française selon Challenges, met toujours autant de soin à cultiver la discrétion que la vigne. En 2008, il a été élu "Man of the Year" par le prestigieux magazine Decanter, en sa qualité de chef de file des viticulteurs respectueux des méthodes traditionnelles. Il s'est au même moment offert le luxe de racheter Château Belair, 12 hectares de grands crus supplémentaires.