AU CES, Nvidia s'affiche comme nouveau poids lourd des voitures autonomes

AU CES, Nvidia s'affiche comme nouveau poids lourd des voitures autonomes Le spécialiste des processeurs graphiques équipe des pionniers de la voiture intelligente comme Tesla et Uber. L'activité représentera dans quelques années le quart de son chiffre d'affaires.

Si le nom de Nvidia a longtemps été associé aux processeurs, cartes et puces graphiques qui équipent les PC et consoles des amateurs de jeux-vidéo, l'entreprise californienne a récemment pris le virage de la voiture autonome. Sa présence au CES était l'occasion pour celle qui équipe des consoles prestigieuses comme la Switch ou la Playstation 3 de confirmer l'un de ses nouveaux mantras : promouvoir l'intelligence artificielle et son utilisation au sein des voitures autonomes.

Daniel Shapiro, directeur de la division automobile de Nvidia. © JDN

Un discours qui a semble-t-il convaincu deux acteurs d'envergure du secteur, Uber et Volkswagen. Le premier a choisi Nvidia pour équiper sa flotte de voitures et camions autonomes avec  la plateforme logicielle dédiée à la conduite autonome, Nvidia Drive. Objectif annoncé par le PDG de Nvidia, Jensen Huang, à l'occasion du CES : aboutir à "des Uber sans chauffeur". Le second utilisera la plateforme Nvidia pour bénéficier de certaines fonctionnalités d'aide à la conduite. Premiers tests prévus en 2018 au sein du prototype de van électrique de la marque, l'ID Buzz. Le duo rejoint un parterre déjà très fourni de partenaires. "Nous en comptons plus de 320 qui se consacrent au développement du véhicule autonome", chiffre le directeur de la division automobile de la société, Daniel Shapiro.

Certes l'activité automobile reste encore minoritaire pour un groupe qui table sur près de 9 milliards de dollars de chiffre d'affaires en 2017. "Mais c'est désormais l'un de nos principaux leviers de croissance", pointe Daniel Shapiro. Les équipes de Seeking Alpha, spécialiste de l'information financière, estiment que son poids dans les ventes du groupe devrait passer de 7% cette année à 24,8% en 2032. C'est un marché de 8 milliards de dollars qui s'offrirait aux équipes du géant californien en 2025, toujours selon la même source.

Il faut dire que la société a su préempter intelligemment un secteur balbutiant il y a encore quelques années. Tout a commencé par un premier partenariat avec Tesla, le spécialiste de la voiture nouvelle génération dont les Model S utilisaient un processeur made in Nvidia pour opérer les écrans tactiles du tableau de bord. "Nous avons fait de même avec Honda, explique Daniel Shapiro. Puis nous sommes passés des écrans tactiles à l'IA pour la navigation autonome, à mesure que les dispositifs ont évolué et que les voitures sont devenues plus intelligentes."

C'est ainsi que beaucoup des projets de voiture autonome qui ont récemment vu le jour se sont appuyés sur la puissance de calcul des processeurs graphiques (GPU) de Nvidia pour les aider à se repérer dans un environnement physique via du mapping et prendre des décisions pertinentes en conséquence via le deep learning.

Un exemple d'assistance à la conduite proposée par Nvidia. Ici, pour détecter si le conducteur est distrait ou non. © JDN

C'est dans cette perspective que les équipes de Nvidia viennent de dévoiler les contours de l'assistant intelligent Nvidia Drive IX, un kit qui permet d'ajouter une assistance virtuelle au chauffeur et aux passagers, et la solution de réalité augmentée, Nvidia Drive AR, un kit pour faciliter le déploiement de nouvelles interfaces utilisateur dans l'habitacle. Tous deux rejoignent la toute nouvelle mouture de la plateforme dédiée aux voitures autonomes, Nvidia Drive Pegasus, qui sera mise à disposition des partenaires d'ici mi-2018.

"L'ambition c'est d'offrir une expérience utilisateur aussi fluide et aboutie que ce qu'on vous propose sur smartphone, confirme Daniel Shapiro. Avec Drive IX et ses fonctionnalités de traitement du langage naturel, vous pourrez dire à votre véhicule que vous avez froid afin que ce dernier augmente la température. De même, ses capacités de reconnaissance faciale lui permettront d'adapter la musique proposée à la personne qui monte à bord." L'émergence du véhicule autonome fera de la voiture un espace où la qualité de l'expérience à bord se substituera à celle de l'expérience de conduite dans les priorités du consommateur. Les chantiers sont nombreux mais la ligne directrice toujours la même chez Nvidia : "mettre l'IA au service de véhicules toujours plus user friendly et sûrs."