Une météo exceptionnelle et la consommation repart !

La météo exceptionnelle du début du mois d'avril a modifié les comportements d'achat des consommateurs. Quels produits en ont profité ? L'analyse d'Isabelle Joulot, responsable marketing de la société Climpact.

isabelle joulot
Isabelle Joulot est  responsable marketing de la société Climpact, spécialisée dans la Business Intelligence Climatique. © Climpact

C'est un fait, le comportement d'achat du consommateur est influencé par la météo. Les températures, le niveau d'ensoleillement, la pluie ... sont des facteurs qui incitent les individus à changer leur mode de vie, à consommer tel produit ou service, à sortir et se divertir ou à rester chez soi... La météo joue donc un rôle plus ou moins significatif sur l'économie. De nombreux secteurs et activités sont dit "météo-sensibles" comme le tourisme, l'énergie, la santé, l'assurance, la restauration, l'hygiène beauté, la distribution, le jardinage ou l'agro-alimentaire.


Depuis le début avril, nous bénéficions d'une météo exceptionnellement belle et chaude, avec des températures sur la première semaine d'avril supérieures en moyenne de 4° C par rapport aux maximales enregistrées l'an passé. Cette tendance météo a persisté la deuxième semaine, avec des écarts moins importants certes, mais tout de même significatifs avec près de +2°C, prolongeant cette période de bien-être.


L'analyse de l'impact des fluctuations météorologiques sur plus de 300 catégories de produits de grande consommation d'avril a révélé que 60d'entre elles étaient fortement "météo-sensibles". En ce début d'avril, plus de 35 catégories, soit 55% des plus météo-sensibles, ont vu leur consommation grimper de 4% à 77% du seul fait de la météo. A contrario, près de 15 catégories parmi les plus météo-sensibles ont subi la météo.

 
L'impact de la météo sur la consommation de produit en France en avril
TOP 10 Semaine 1 Evolution conso TOP 10 Semaine 2 Evolution conso
Source : CLIMPACT/SymphonyIRI
Insecticides +77% Insecticides +50%
Produits solaires +29% Glaces +11%
Glaces +29% Concentrés pour boissons +11%
Maïs doux en conserve +18% Maïs doux en conserve +11%
Saucisses fraiches +18% Sirops +9%
Concentrés pour boissons +17% Conserves de thon +8%
Panaché et bière sans alcool +17% Produits solaires +8%
Salades conserve produits de la mer +15% Sauce vinaigrette +7%
Eaux aromatisées +14% Limonades tonics limes +6%
Bières de luxe +12% Eaux gazeuses nature +6%


Les tendances de consommation diffèrent également selon les régions. Une température de 25°C dans le sud ne déclenchera pas les mêmes achats que dans le nord , moins habitué à de telles températures. Ces multiples facteurs – météorologiques et géographiques – représentent une équation difficile à résoudre pour les industriels de l'agroalimentaire et les acteurs de la grande distribution qui, en parrallèle, font face à des consommateurs volatiles. Leur problématique : un approvisionnement constant des rayons, des prévisions de vente fiables, une logistique maîtrisée afin de s'assurer de fournir le bon produit au bon endroit au bon moment.

 
Différences régionales de l'impact de la météo sur la consommation lors de la 1ère semaine d'avril
Top 10 Sud Ouest Sud Est Ile de France Nord
Source : CLIMPACT/SymphonyIRI
Insecticides +113% +46% +63% +83%
Produits solaires +36% +26% +21% +20%
Glaces +40% +14% +32% +20%
Maïs doux en conserve +22% +11% +17% +20%
Saucisses fraiches +9% +8% +18% +16%
Concentrés pour boissons +28% +6% +18% +12%
Panaché et bière sans alcool +28% +8% +13% +5%
Salades en conserve produits de la mer +17% +10% +15% +17%
Eaux aromatisées +18% +10% +13% +10%
Bières de luxe +19% +9% +9% +6%

Pour les industriels et les distributeurs de produits de grande consommation, l'anticipation précise du démarrage et de la fin de saison commerciale pour un produit donné représente un enjeu crucial. Celle-ci va-t-elle commencer fin avril, mi mai ? En 2011, la saison commerciale a débuté dés le 4 avril pour une majorité de produits météo-sensibles, pénalisant les industriels et les distributeurs qui n'étaient pas préparés.
Grâce à la business intelligence climatique, les entreprises peuvent désormais mesurer et anticiper l'impact de la météo sur leur activité afin de convertir le risque associé aux fluctuations météorologiques en avantages compétitifs.
Il va de soi que ceux qui adoptent dès aujourd'hui cette vision stratégique auront certainement une belle longueur d'avance.