Quand la BCE baisse son taux directeur : quel impact sur les crédits immobiliers ?

En utilisant la politique monétaire (baisse du taux, poursuite des opérations non-conventionnelles) la BCE donne aux marchés un signal fort de sa détermination à améliorer une croissance économique en berne.

Dans ce contexte de crise politique et économique aigüe la baisse de 0.25% du taux directeur de la BCE, ramené de 1.50% à 1.25% est très révélatrice.

Cette décision unanime du Conseil des Gouverneurs témoigne, de façon induite, d’une solidarité qui représente un précieux gage de confiance, et témoigne d’une analyse convergente de la gravité de la situation à laquelle nous sommes confrontés. En utilisant la politique monétaire (baisse du taux, poursuite des opérations non-conventionnelles) la BCE donne aux marchés un signal fort de sa détermination à améliorer une croissance économique en berne.

Il est clair que cette réfaction de 0.25% n’est pas justifiée au regard des règles de l’Eurosystème,  dans sa logique de sauvegarde de la valeur de l’euro par la stabilité des prix.
En effet, en septembre 2011, l’indice des prix européen (IPCH) était pointé à 2.984% vs 1.876% en septembre 2010. Ce qui  traduit une hausse de l’inflation de 111 points de base soit près de 60% en 12 mois ! Il est à noter qu’avec une inflation moyenne à 2.01% la France est un bon élève.

Dans la réalité, la BCE anticipe, pour 2012, une récession dans la zone euro avec pour corollaire une baisse de la demande et la chute de l’inflation qui serait dès lors prévue inférieure à 2%.
Sur le plan monétaire cette baisse des taux directeurs améliore les conditions de refinancements du secteur financier et devrait en conséquence réduire les tensions interbancaires. Le retour de la confiance des banques entre elles est fondamentalement nécessaire à la restauration de la fluidité des marchés financiers. Il s’agit bien évidemment d’éviter le « crédit crunch ».
Dans cette configuration dynamique de liquidités abondantes et à faible coût, il est  dès lors tout à fait imaginable que les banque seront en mesure de soutenir l’activité économique en maintenant leurs lignes de crédits aux entreprises et aux particuliers.
En ce qui concerne la constitution des taux, nous constatons que les émissions des OAT sont faites à des taux volatiles et en évolution à tendance haussière (2.45% en mi-septembre vs novembre toujours au-dessus des 3.00%).

Par ailleurs, compte tenu d’une recapitalisation prévue à hauteur de 8.8 milliards d’euros avec une feuille de route à remettre pour le 15 décembre, l’analyse du seul taux d’émissions des OAT est notoirement insuffisante pour envisager les stratégies de taux que les banques appliquerons sur le terrain.
Aussi, il convient de rester pragmatique et  de ne pas attendre de baisse significative des taux au secteur de l’immobilier résidentiel.
Nous estimons ainsi que les taux sont toujours  très attractifs, puisqu’à ce jour, les prêts immobiliers sur 18 ans du secteur concurrentiel sont en moyenne à 3.89 % vs 3.45% chez un courtier pour un dossier qualitatif.
Chez In&Fi Crédits, nous attendons positivement le mois de décembre pour analyser l’impact des nouvelles décisions du Conseil des Gouverneurs de la BCE et des mesures prises par les banques pour leur recapitalisation.
D’ici là, les liquidités ne feront pas défaut, les banques seront toujours prêteuses et les taux objectivement bons.