Europe recherche dirigeants sexy désespérement

L'Europe manque singulièrement de responsables dotés d'une forte aura. Les changements qui viennent de se produire l'illustrent encore une fois.

A la Une du Parisien Aujourd'hui en France, trois hommes : Berlusconi, Zapatero et Papandreou. L'Italien, l'Espagnol et le Grec. Tous trois tirent leur révérence, la crise aidant.
En temps normal, la presse aurait montré leurs successeurs.
Pourquoi pas là ? Parce qu'ils ne sont guère connus et encore moins sexy. Parce qu'ils manquent de charisme. Vous me direz que ce n'est pas ce qu'on leur demande face à la crise et que leurs prédécesseurs pouvaient, eux, revendiquer des excès de chair, de mollesse ou de tricherie qui ne sont pas, à proprement parler, des qualités d'hommes d’État. C'est vrai mais cela n'empêche : l'Europe manque en ce moment singulièrement d'hommes et de femmes à poigne, incarnant moins une capacité à dire "nein" - n'est-ce pas Angela - qu'à afficher une vision et un volontarisme entraînant. Les partisans de Nicolas Sarkozy assureront que tel est le cas de leur champion. On leur rétorquera que le sondé français n'a pas l'air pour l'instant précisément de leur avis.
Au moins peut-on lui accorder le bénéfice de l'action, tout contestable soit-elle. Mais il manque tout de même quelques figures, de la passion, de l'incarnation. Le temps n'y est peut-être pas, qui voit un Obama fortement contesté outre-Atlantique quand le symbole de son élection paraissait si puissant vu du Vieux Continent. Mais si le temps est aujourd'hui à la grisaille pour répondre à la crise, aux techniciens couleurs de muraille, aux médecins chenus pour imposer aux peuples des remèdes de cheval (et de rigueur), alors, il est bien triste et ajoute la sinistrose à la crise.
On n'ose rêver à un sursaut citoyen pour pousser à l'avènement d'idées et d'hommes capables d'enchanter un peu notre quotidien.