Une rentrée chargée sur tous les fronts

Que ce soit sur le front diplomatique avec la Syrie, le front économique avec la timide éclaircie du moment où le front intérieur où la délinquance explose, la rentrée est là et bien là.

Diplomatique

C’est aujourd’hui la rentrée parlementaire la plus attendue du monde c’est celle du Congrès américain. Ce parlement qui à l’instar de son homologue britannique et à la différence du nôtre sera bientôt appelé à voter pour ou contre une intervention militaire en Syrie.
Le futur du monde se joue donc à Washington manière de rappeler à l’Europe qu’elle ne compte ni politiquement ni militairement. La décision du Président Obama de consulter ses parlementaires qui apparaît comme une évidence diplomatique fut une véritable gifle démocratique pour François Hollande qui depuis son discours martial appelant à punir Bachar El-Assad n’a eu d’autre choix que d’attendre sagement le résultat du vote américain ; organisant un débat ubuesque à l’Assemblée nationale sur le sujet sans vote ni intérêt.
A propos de la crise syrienne, ma position est simple : pas d’intervention sans preuves irréfutables, ni cadre international, la situation en Syrie est trop grave pour se laisser guider par l’émotion et la morale. Lors de la seconde guerre du Golfe en 2003, Jacques Chirac avait su s’élever au-dessus de ces contingences et montrer ses qualités d’homme d’Etat en refusant la participation de la France faute de preuves crédibles. L’Histoire lui a donné raison; onze ans après, l’Irak n’est toujours pas en paix, le pays demeure profondément déstabilisé ainsi au 9 Septembre déjà 149 personnes ont été tuées et 330 blessées. Cela devrait nous inciter à réfléchir aux vertus d’une intervention militaire dans la région la plus sensible du monde.

Économique

Sur nos côtes, les bourgeons d’un renouveau économique semblent se multiplier, après l’OCDE qui a relevé sa prévision pour la France à 0,3%, c’est maintenant la Banque de France qui revoit son jugement pour 2013 avec une croissance qui devrait atteindre 0,2%. A lire le communiqué, on s’enthousiasmerait presque, elle écrit : « Dans le secteur industriel, les carnets de commandes cessent de se dégarnir, les livraisons s’intensifient, faisant diminuer les stocks, jugés désormais adaptés. Les effectifs cessent de se réduire et les trésoreries continuent de se détendre ». Selon elle, "les chefs d’entreprise prévoient une accélération de l’activité pour la rentrée de septembre". Si cela venait à se confirmer dans le dernier trimestre, il faudra saluer ce « printemps économique français » comme il se doit, les nouvelles économiques positives n’étant pas légion depuis 2008.

Intérieur

Le ministre de l’Intérieur bénéficie d’une popularité inégalée parmi nos concitoyens, dans un style très « sarkozien », Manuel Valls est partout, affiche publiquement sa fermeté et se pose en rempart des dérives idéologiques de sa collègue Christiane Taubira, Garde des Sceaux. Et pourtant à l’inverse d’un Nicolas Sarkozy qui en plus de son omniprésence médiatique obtenait des résultats concrets en matière de lutte contre la délinquance, le bilan de M. Valls à l’Intérieur est tout simplement catastrophique : Marseille, Paris, Colombes, partout le même constat : les voyous font ce qu’ils veulent, mettant au défi la République. La sécurité est le premier des devoirs d’un Etat envers ses concitoyens, or depuis un an de pouvoir socialiste, l’Etat s’en prend plus facilement aux entrepreneurs et aux contribuables qu’aux malfrats et aux délinquants, c’est le monde à l’envers. Les coups de menton de Manuel Valls ne sont que de papier, on le dit ambitieux, orgueilleux voire ombrageux mais comme l’écrivait Paul Valéry « le plus farouche orgueil naît surtout à l’occasion d’une impuissance ».
Aujourd’hui à travers son ministre de l’Intérieur, c’est la République qui affiche son impuissance, il est grand temps d’y remédier !