La banque, la finance, l'économie et l'entreprise pour les nuls...et les moins nuls

La compréhension de l'actualité quotidienne demande un minimum de connaissances dans les quatre domaines du "carré magique", économie, finances, banque et entreprise. Magique parce que chacun d'eux est nécessaire à la compréhension des trois autres.

Ces domaines ne sont malheureusement pas  enseignés ou expliqués de manière globale en France, y compris dans les écoles de commerce. La banque, la finance, l’économie et l’entreprise:  un carré magique  qui structure notre vie de tous les jours. Magique parce que chaque côté implique la connaissance des trois autres.
Magique parce que comprendre l’essentiel  dans ces domaines  permet de comprendre tout le reste. Le reste ce sont tous ces fragments d’actualité qui nous parviennent de manière dispersée.
 
Dans les six premiers mois de 2013 par exemple, pas un jour sans que ne soient tour à tour au centre de l’actualité, la BCE, Chypre, l’emploi, l’Union bancaire, le crédit, les faillites d’entreprises, les eurobonds, les marchés, Goldman Sachs, les taux d’intérêt, l’euro.
La FED américaine baisse ses taux, la BCE les maintient, pourquoi ? De quels taux s’agit-il ? Les accords de Bâle III imposent de nouvelles règles aux banques, de quelles règles s’agit-il, pourquoi n’y a-t-on pas pensé plus tôt ? Les banques doivent séparer leurs activités spéculatives du reste. Que sont-elles au juste ces activités spéculatives ?
450 banques ont fait faillite aux Etats-Unis en 2012 : comment un tel chiffre est-il passé inaperçu ? Tel gouvernement européen privilégie l’économie de l’offre, tel autre une approche keynésienne. Ces vieilles théories sont donc encore utiles alors qu’en 50 ans le monde a tellement changé ! Et ainsi de suite …

La barrière des mots et des valeurs

L’actualité financière et économique telle que les médias nous la présentent est entourée de véritables barrières, des barrières de mots et de valeurs. 
Des barrières pédagogiques aussi, puisque aucun des sujets du carré magique n'est vraiment abordé dans l’enseignement entre dix et vingt ans. Et lorsque l’un d’entre eux est traité, c’est de manière académique. Un diplômé d’école de commerce ne sait rien du  fonctionnement d’une banque et du fonctionnement du secteur bancaire (us et coutumes, convention collective de la banque...).

Peu d’avocats connaissent le lien entre solvabilité et rentabilité

Les ingénieurs ont une vague idée de l’utilité de l’ebitda ou du cash-flow. Et le Directeur Financier d’une grande société cotée en Bourse ignore le concept de zone monétaire optimale. …. Ainsi va le monde.
Dérivés, cash-flow, titrisation, subprimes, LBO, survaleurs, MESM, options, EBITDA, swaps, CDO, CDS … Ces mots lâchés dans la nature produisent un effet dissuasif. Comme si un discours sur l’automobile devait régulièrement évoquer l’arbre à came en tête.
L’opacité des mots s’est ajoutée à la force des préjugés pour créer un sentiment de malaise dans l’opinion  vis-à-vis de la banque et de la finance.
L’histoire et  les valeurs ont joué un rôle certain dans l’ambivalence du rapport à l’argent  encore présent  dans la plupart des sociétés.

De tout temps, l’argent, le crédit ont été diabolisés

Aristote jugeait le crédit avec intérêt injuste, improductif et immoral. La condamnation de l’activité du prêteur a été reprise dans les trois grandes religions. L’intérêt est lié au temps et le temps n’appartient qu’à Dieu, dit le Coran. Les juifs ont interdit le prêt avec intérêt…. sauf aux non-juifs, ce qui arrangeait bien tout le monde.
Aujourd’hui encore, le mot « intérêt » est interdit dans la législation de nombreux pays. La culture catholique s’accommode mal du mot argent, moins bien en tous cas que la culture protestante. On comprend l’essor des banques dirigées par de célèbres banquiers juifs ou protestants.
C’est néanmoins aux banquiers lombards de l’Italie catholique, au XVème siècle, que l’on doit le développement des outils de base de la banque, et notamment la comptabilité en partie double.