Economie collaborative : Changer les règles du jeu sur des marchés "traditionnels", valoriser le travail des professionnels

L’économie collaborative a radicalement transformé des secteurs économiques clés depuis les transports (UBER, blablacar) en passant par l'hôtellerie (Airbnb) ou les achats en général (Le Bon coin, Ilokyou, ParuVendu..).

Des marchés traditionnels révolutionnés

La croissance insolente des nouveaux acteurs de l’économie collaborative ne se fait pas sans ajustements importants pour des secteurs qui manquaient un peu de concurrence et de stimulation.

Si on prend l'exemple d'Airbnb, la startup a contribué à organiser et fédérer les nombreux propriétaires bailleurs souhaitant générer un revenu d'appoint. Ils peuvent désormais se retrouver et échanger lors d'événements organisés par la société.

Tout n'est pas rose mais il s'agit de reconnaître que ces sociétés, en débarquant sur ces marchés, ont non seulement créé de nouveaux usages mais aussi réussi à créer des standards de qualité et à fédérer des intervenants qui étaient jusqu'à présent dispersés.

 

L’exemple UBER, Un nouveau modèle économique qui fait grincer des dents

Avant l'arrivée d'UBER, une sorte de "marché noir ou gris" des taxis se développait pour combler les manques des marchés organisés : "mini-cabs" londoniens ou taxis "à la sauvette" rôdaient autour des aéroports. UBER a permis en France de faire rentrer nombre de ces intervenants dans la légalité et d'attirer de nouvelles personnes vers ce métier en utilisant la législation autour des véhicules de tourisme avec chauffeur. Ce modèle est sans doute imparfait mais mieux que le précédent, puisqu’il régule le nombre de professionnels non déclarés qui transportent des clients sans aucune assurance.

Après avoir inquiété les professionnels des secteurs concernés et s’être attiré les foudres des autorités (interdiction de l’activité en Espagne et au Portugal le 29 avril), Uber a joué la carte de la séduction en janvier dernier : la société propose des partenariats aux grandes villes d’Europe pour créer quelques 500 000 emplois en Europe d’ici la fin de l’année. Pour les chauffeurs traditionnels, cette annonce est difficile à entendre. Combien de chauffeurs seront davantage en difficulté ou mettront la clés sous la porte faute de clients ?

 

Une économie collaborative qui s’étend à de nouveaux secteurs

En inventant des services simples et efficaces (prix intéressants, géolocalisation, disponibilité,…), ces entreprises ont contribué à stimuler la demande et développer des marchés. S’inspirant de ces « success story », d'autres entreprises ont également réussi à imposer de nouveaux modèles économiques dans d'autres domaines, à l’image du secteur des travaux ou des services à domicile.

Aujourd'hui, en forçant un peu le trait, le parcours d’un particulier qui souhaite réaliser des petits travaux chez lui peut vite ressembler au parcours du combattant! Trouver le bon intervenant et réussir à le faire venir pour faire un devis s’avère compliqué dans un secteur qui a mauvaise réputation : travail au noir, malfaçon, arnaques...

Autre difficulté : certains artisans ne se déplaceront pas si les travaux ne sont pas assez conséquents. Et puis le devis, aussi détaillé soit-il ne sera pas toujours respecté à cause des imprévus. Mais surtout, le client devra attendre que l'intervenant soit disponible pour effectuer les travaux. Et si jamais il y a un problème par la suite, la situation peut vite tourner au vinaigre.

 

En parallèle, les professionnels et artisans connaissent une baisse de leur activité très fortement liée au secteur de la rénovation et de la construction. En effet, d’après la CAPEB, les entreprises sont deux fois plus nombreuses à envisager de licencier ou de ne pas renouveler les contrats qu’à embaucher au premier semestre 2015. D’ailleurs en 2014, on recense 180 défaillances d'entreprises par mois.

 

La naissance d’un nouveau marché disruptif

Il apparaît donc essentiel que ce marché doit se-réinventer ou trouver un autre modèle grâce aux nouvelles technologies. De plus en plus d’entreprises s’inspirent de l’économie collaborative pour proposer un service intelligent aux particuliers (prix affiché, réactivité, prestation encadrée et assurée) tout en faisant travailler des professionnels en activité. Cela permet à ces derniers d’accroitre leur carnet de commande. En France, des start-ups se sont lancées sur ce créneau depuis quelques temps. A l'instar d'UBER ou Airbnb, il est possible de valoriser le rôle des artisans et de rendre ces métiers plus attractifs tout en respectant l'environnement légal.

Preuve que ce secteur est porteur en France et même à l’international : il y a quelques semaines, Amazon Home Service été lancé aux Etats-Unis pour faciliter la mise en relation entre particuliers et artisans.