Ressources humaines, banques en ligne, shopping… comment les API vont changer le monde du paiement ?

C’est l’innovation invisible qui change tout ! Les interfaces de programmation, ou API, ces outils informatiques destinés à connecter différentes applications entre elles pour qu’elles puissent échanger des données ou agir les unes sur les autres, bousculent le monde du paiement.

Les API, tout le monde en profite sans le savoir : les interfaces de programmation permettent par exemple de poster des informations sur Twitter avec un autre outil que Twitter, comme Hootsuite. Pour les consommateurs, ce sont elles qui rendent possible, par exemple, de connecter son compte Uber en deux clics à son compte PayPal, rendant la saisie des informations de la carte bancaire inutile, et le paiement, invisible et automatique. 

Dans d’autres cas, l’intégration d’API entend faciliter tout le parcours client faisant du paiement une simple commodité. Couplée à l’intelligence artificielle et la reconnaissance d’image, le projet Amazon Go permet à la multinationale de proposer un supermarché sans caisse et ce grâce à l’intelligence artificielle (reconnaissance vocale, reconnaissance d’image, apprentissage automatique) et à la connectivité entre ces différentes technologies. Les sociétés comme Amazon sont d’ailleurs connues pour fournir leurs outils “sur étagère” à d’autres entreprises, comme la multinationale l’a fait pour ses services en “Cloud” : demain, il y a fort à parier que n’importe quel vendeur pourra donc potentiellement fournir la même expérience client en utilisant le service d’intelligence artificielle d’Amazon. 

L’intérêt des interfaces de programmation est également manifeste pour les entreprises de toute taille : imaginons un instant qu’il soit possible pour un système de paiement d’être connecté à un système comptable lui-même connecté à un système de gestion des ressources humaines ? C’est tout un processus qui pourrait alors être automatisé, sans ou presque aucune intervention humaine. En somme, l’intégration des API à ses propres systèmes permet de diviser le temps consacré à l’administratif dans les entreprises et de minimiser les erreurs de saisie. 

Les promesses vont loin. Fin février, Citigroup a décidé de lancer son API pour permettre à ses clients entreprise de connecter leurs systèmes de gestion de trésorerie. L’idée : payer directement leur banque et recueillir des informations en temps réel sur leurs paiements. Bonne nouvelle : la directive sur les systèmes de paiement PSD2 oblige les banques européennes à ouvrir leurs API à des éditeurs tiers. De quoi favoriser l’émergence des outils innovants en matière de facturation, demande de prêts, vente d’assurances relatives aux crédits etc. Tout y passe !

Afin que les services deviennent tous interopérables, il est essentiel qu’une harmonisation se mette en place pour favoriser l’interconnectivité entre les services : c’est le constat de l’Association américaine des acteurs du paiement électronique qui milite par exemple pour une standardisation des API dans le secteur des services financiers. Si cette idée peut bénéficier à tout l’écosystème des acteurs du paiement, elle profitera également à tous ceux qui collaborent avec eux. Et donc à toute la chaîne économique.