Ville et numérique : n’ayons pas peur !

L'immobilier s'est enfin engagé sur la voie de la digitalisation. Les start-up de la proptech sont en train d'en faire un marché de la demande. Le temps de l'offre standardisée imposée aux clients est en passe d'être révolu.

Faisons un test : si nous vous disons "numérique", à quoi pensez-vous ? Probablement ni à l’immobilier, ni à l’urbanisme. Et pour cause : à l’exception peut-être de la pêche et de la chasse, on ne trouve guère de secteurs ayant saisi aussi lentement les opportunités offertes par le digital!

Malgré tout, depuis quelques années, le béton se marie à l’électron ; l’immobilier et l’urbanisme se digitalisent. Ce mouvement concerne la ville à toutes ses échelles : des lampadaires ou des radiateurs connectés aux villes intelligentes, les ​smart cities​, où des données sont collectées et analysées afin d’imaginer de nouvelles solutions aux défis urbains. La vie des habitants est aussi facilitée par des applications permettant d’optimiser leur consommation d’énergie ou d’aider aux interactions et à la mise en commun de ressources.

En dépit de ces avancées, les voies ouvertes par le numérique font régulièrement l’objet de critiques : elles seraient liberticides, intrusives, déshumanisantes, frayées par des technophiles fanatisés et inconscients. A entendre ces critiques, on a le sentiment que le numérique n’est qu’un trouble-fête inutile, que les bonnes vieilles méthodes sont à toute épreuve. Pourtant, n’ont-elles pas leurs défauts ? Nos villes se portent-elles si bien que cela ? Aujourd’hui, en France, 72% des logements ne correspondent pas aux goûts des habitants alors que 6 Français sur 10 rêvent d’accéder à la propriété. Parallèlement, les prix des logements ont explosé. A Bordeaux, ils ont par exemple augmenté de 250% en 20 ans, rendant impossible l’accès à la propriété dans le neuf pour près de 90% des ménages. Pourquoi accepter de vivre dans des logements trop chers, formatés, inadaptés à nos besoins et envies alors que nous disposons de tous les leviers pour imaginer et construire des villes sur-mesure ?

Le numérique offre des réponses concrètes à ces problèmes grâce aux capacités d’analyse créées par les ​big data, aux interactions facilitées avec habitants et usagers ainsi qu’aux économies qu’il induit. Il permet d’affronter les défis du 21e siècle avec des outils du 21e siècle : imaginer des villes conçues par et pour leurs habitants.

A l’heure où l’on peut tout personnaliser, des chaussures aux voitures, pourquoi ne pas personnaliser son logement et mettre fin au diktat des T3 standardisés ? Les start-up de la RealEstech sont à l’avant-garde de cette révolution des usages. Grâce à des solutions entièrement digitalisées, des personnes souhaitant devenir propriétaires-occupants d’un appartement dans le neuf peuvent ainsi identifier facilement le quartier qui correspond à leur mode de vie et à leurs moyens. Elles peuvent ensuite configurer leur logement selon leurs envies : nombre et agencement des pièces, surfaces, elles ont la main sur tout. Voilà l’immobilier du 21e siècle : un secteur où une offre standardisée n’est plus imposée à des clients, mais où c’est la diversité des aspirations qui détermine l’offre. La ville du 21e siècle doit être une ville de la demande !

Elle doit également être une ville pour tous. Le modèle économique du secteur immobilier à l’ère numérique permettra de faciliter l’accession à la propriété grâce à des logements rendus moins coûteux. Les promoteurs immobiliers pourront en effet proposer des appartements moins chers qu’actuellement en supprimant notamment l’incertitude liée à la vente de biens standardisés. Les effets positifs dépasseront alors largement le seul secteur immobilier. Par exemple, qui dit logements adaptés à ses besoins, dit moins de trajets, donc moins de pollution, mais aussi plus de temps à consacrer à sa famille, ses amis, ses passions. Bien chez soi, bien dans sa vie : c’est notre conviction. Alors, qui a encore peur du numérique ?