Les locaux commerciaux peuvent-ils sauver la location saisonnière en France ?

Etre propriétaire était encore il y a quelques années synonyme de rente et de prospérité, notamment pour ceux qui louaient leur bien en meublé touristique. Mais cet eldorado s’est rapidement vu rattrapé par des mesures réglementaires à l’initiative des villes pour éviter la location “sauvage” d’appartements en courte durée.

Dans ces conditions, les investisseurs immobiliers, contraints, ne profitent que partiellement de l’afflux des millions de touristes que représente la France pour rentabiliser leur logement. Il reste cependant un type d’exploitation de meublé de tourisme qui évite les encadrements drastiques et permet de réaliser de la courte durée avec peu de contraintes : les locaux commerciaux.Avec près de 83 000 locaux commerciaux, et ce uniquement sur Paris intra-muros, les possibilité sont vastes pour les propriétaires, qui ont entre les mains une véritable mine d’or. En transformant ces business en location saisonnière, le rendement est trois à quatre fois plus rentable qu’un bien classique et il peut s’opérer 365 jours par an. En effet, si l’on prend l’exemple d’un 20 mètres carrés situé dans le 9e arrondissement, quartier central et animé de la capitale, les investisseurs pourront obtenir près de 32 000 euros de revenu annuel !

L’objectif est ainsi d’acheter un local commercial, de le rénover en fonction des besoins liés à la clientèle de courte durée pour en tirer une rentabilité maximale. Il présente ainsi des caractéristiques bien distinctes : un rez de chaussée sur cour ou sur rue ou un premier étage. Ce sont principalement des bureaux et des lieux de stockage qui bénéficient de ces distinctions. Pour en être certain, il est impératif de vérifier sur le RCP (Règlement de copropriété) que celui-ci mentionne bien la commercialité du lot. 

Ces démarches souvent complexes et demandant un haut niveau d’expertise peuvent être confiées à des professionnels de l'immobilier et aujourd'hui à des services de conciergerie pour accélérer le processus.

Avec pareils atouts, il existe néanmoins de nombreuses démarches pour accéder à ce paradis immobilier. Tout d’abord dans les grandes métropoles, celles comptant plus de 200 000 habitants et celles en première couronne parisienne, il est nécessaire de faire une déclaration de changement de destination afin de passer d’une destination de commerce ou bureau à une destination “d'hébergement hôtelier” pour ensuite déclarer son local comme meublé touristique. Pour cela, un DPU (droit de préemption urbain) doit être déposé à l’urbanisme, en vérifiant au préalable la faisabilité du projet. Ensuite, la mise en conformité juridique est de rigueur avec un changement de destination auprès de l’urbanisme de Paris situé dans le 13e arrondissement. 

Une fois la destination “hébergement hôtelier” validée (les délais sont prévus entre 1 et 3 mois), le propriétaire peut débuter la commercialisation sur des plateformes comme Airbnb ou Abritel.
Quant à la fiscalité applicable aux locaux commerciaux exploités en courte durée, elle est identique à celle de la location longue durée (LMNP). On peut donc également opter pour le régime réel afin de déduire les charges d’acquisition ainsi que les charges de gestion (prestataire de gestion et amortissement compris). Cela permet d’éviter l’impôt pendant un certain nombre d’années.Face à des règles de plus en plus exigeantes les locaux commerciaux semblent être aujourd’hui l’alternative pour libérer des dizaines d’espaces non exploités, mais également pour redorer l’image de la location saisonnière touristique qui s’est éteinte ces derniers mois face à la contrainte.